Jamais les Jeux olympiques de Tokyo n’ont été aussi incertains…
Cinq mois à peine avant leur cérémonie d’ouverture, les organisateurs de cette édition se retrouvent au milieu d’un chantier qui aurait fait tourner de l’œil Ulysse en personne.
Préparer simultanément les trente-trois coupes du monde déclinées en 339 épreuves qui constituent les JO relevait de la gageure. Une nouvelle haie vient de s’installer dans cette interminable course d’obstacles : depuis vendredi le comité olympique japonais n’a plus de président. Yoshiro Mori .
Après avoir notamment expliqué benoîtement et en public que les femmes “parlent trop en réunion”, il avait présenté des excuses sans regretter ses propos, achevant d’égarer ses derniers soutiens.
À 83 ans, ce roc du monde politico-sportif japonais incarnait à la fois Tokyo 2020 et le Japon dans ce qu’il a de plus rétrograde. A-t-il au moins réussi sa sortie ? Pas vraiment : il a désigné jeudi comme successeur un autre gérontocrate, le vert Saburo Kawabuchi (84 ans), huile du football japonais, finalement écarté au profit de… personne. Un comité de sélection doit désormais être réuni pour décider du futur président. À la tête dudit comité : un troisième géronte, Fujio Mitarai, indéboulonnable patron à 85 ans de Canon, autocrate lui-même incarnation de la rigidité nippone !
Ce canard sans tête court alors qui a déjà, fait inédit, contraint à reporter les épreuves d’un an et menace désormais cette édition. Le Covid-19 pose des milliers de questions imprévues au Japon, pays encore relativement novice dans l’organisation des rencontres internationales : quel protocole d’accueil pour les athlètes et leur staff? Et quel staff, d’ailleurs? Faut-il accueillir le public? Faut-il accueillir les étrangers dans le public? Etc. Le tout au milieu d’un environnement hostile : les Japonais qui n’ont jamais été particulièrement fans des Jeux roulent des yeux devant une facture qui a explosée (16 milliards de dollars au bas mot) et des recet[…]
source: Yahoo actualités