Jeux du Pacifique Tahiti 2027: « Si l’Etat n’était pas au rendez-vous… »
Depuis la tenue des Jeux Olympiques à Teahupoo, la ministre des Sports Naema Temarii est connue pour faire des déclarations (politiques) qui parfois dépassent ses prérogatives. Au point de devoir se faire recadrer par son président Brotherson. Mais visiblement, elle n’a pas retenu la leçon…
Dans le cadre de l’organisation des prochains Jeux du Pacifique Tahiti 2027, toute la question est de savoir si l’hôte de l’événement sportif sera à la hauteur et surtout, au rendez-vous en juillet 2027. Car outre les retards pris dans la remise en état d’un grand nombre d’installations sportives (Complexes Pater, Fautaua, Hitiaa etc), se pose aujourd’hui la question des financements.
En effet, sur les 12,5 milliards d’investissements prévus au cours des deux prochaines années, il a été convenu que l’Etat en supporte la moitié au travers l’instrument du Contrat de développement (CDT). Or, pour des raisons qui dépassent certainement la seule instabilité politique en métropole, l’enveloppe aurait été sévèrement rognée. Dans quelle proportion… ?
Toujours est-il que le président du pays, Moetai Brotherson, interrogé sur le sujet au retour de sa dernière mission à Paris, n’a pas caché sa stupéfaction, estimant qu’un tel désengagement – s’il se confirmait – serait de nature à porter un coup sévère à l’image de la France dans la région. Pour autant, il n’a pas dit si la Polynésie française était en capacité budgétaire d’en assumer seule la charge.
Dernièrement, c’est sa ministre des Sports, Naema Temarii, qui a fait part de son sentiment sur la question. Dans une réponse écrite au journaliste James Heaux de Polynésie la 1ère, après le reportage consacré aux Jeux du Pacifique qui visiblement ne lui a pas plu…, la ministre affirme à son tour que « si l’Etat revenait sur ses engagements, alors se posera nécessairement et légitimement la question de notre souveraineté économique ».
Que faut-il entendre par là ? Que sans l’appui financier de la « puissance administrante », notre collectivité n’est donc pas capable de financer par elle-même une telle compétition ? Pour un gouvernement et une majorité à l’assemblée qui réfutent la politique de la main tendue, voilà un bel aveu d’impuissance…