21 novembre 2024

La bactérie « mangeuse de chair » gagne du terrain

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Depuis plusieurs mois, les autorités sanitaires japonaises font face à une recrudescence de cas graves, parfois mortels, d’une infection bactérienne causée par un streptocoque de groupe A, parfois surnommée « bactérie mangeuse de chair ».

D’après les chiffres avancés par Le Monde, cette infection provoquant un syndrome de choc toxique streptococcique (SCTS) aurait touché pas moins de 422 personnes au Japon entre le 1er janvier et le 17 mars 2024. Le nombre de cas augmente d’ailleurs de manière soutenue depuis plus d’un an, avec un total de 941 personnes infectées sur le territoire nippon en 2023.

Un taux de mortalité dépassant les 30%

Comme l’explique le quotidien vespéral, le STCS causé par la bactérie peut « induire une infection des tissus sous-cutanés et une fasciite nécrosante, du nom du fascia, le tissu qui recouvre les muscles. Puis surviennent une défaillance de plusieurs organes avec notamment une insuffisance rénale aiguë, un syndrome de détresse respiratoire elle aussi aiguë et une coagulation intravasculaire disséminée, anomalie de la coagulation pouvant se traduire par des hémorragies et des thromboses. »

Dans un certain nombre de cas, la maladie se propage si rapidement qu’elle compromet sérieusement la survie du patient. « Un tiers des personnes qui développent la maladie peuvent mourir dans les quarante-huit heures », affirme ainsi Ken Kikuchi, spécialiste des maladies infectieuses à l’université de médecine des femmes de Tokyo, cité par Le Monde. Si le quotidien ne précise pas le nombre de personnes ayant perdu la vie après avoir attrapé cette maladie, il indique toutefois que son taux de mortalité « dépasse 30% ».

Relâchement des mesures d’hygiène

Tout en confirmant cette proportion, l’Institut Pasteur rappelle dans la fiche maladie consacrée aux streptocoques A et B, que la bactérie en question « se transmet exclusivement d’homme à homme ». Pour éviter sa propagation, les gestes d’hygiène élémentaires (se laver les mains et se couvrir la bouche en cas de toux et d’éternuement) restent donc les meilleures armes. Les autorités sanitaires nippones estiment d’ailleurs que la récente recrudescence de STCS pourrait être une conséquence directe du classement, à l’été 2023, du Covid-19 parmi les maladies saisonnières, qui a induit un « relâchement du suivi du virus et du respect des mesures d’hygiène » au sein de la population dans les mois suivants, d’après Le Monde.

Déjà bien connue en Europe

Les infections invasives à streptocoque A ne sont en tout cas pas une nouveauté, spécialement dans les pays industrialisés. « Le streptocoque A existe depuis la nuit des temps et les épidémies que l’on peut observer çà et là, comme actuellement au Japon, n’ont rien d’exceptionnel », rassure ainsi Antoine Flahaut, professeur de santé publique et épidémiologiste à l’université de Genève, cité par Actu.

L’Institut Pasteur note toutefois une tendance à la hausse de ce type d’infections dans les pays industrialisés, depuis une cinquantaine d’années. Surnommée « bactérie mangeuse de chair » au Royaume-Uni dans les années 1980, l’infection semble se développer au fil des années. « En France, ces infections invasives sont en augmentation depuis 2000, le taux d’incidence ayant augmenté de 1,2 à 3,3/100 000 », affirme ainsi l’Institut Pasteur.

source: Yahoo actualités

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