La bérézina pour l’automobile française
Le secteur automobile tricolore a encore affiché un déficit historique de sa balance commerciale à quasiment -18 milliards d’euros selon les chiffres gouvernementaux publiés en ce début de semaine.
C’est un déficit de -15,4 milliards pour la production d’automobiles, de -2,5 pour les équipements destinés aux véhicules. L’auto représente le deuxième déficit français des produits manufacturés derrière les produits électroniques, informatiques (-20,6).
Le solde négatif s’élevait à -15,4 milliards d’euros en 2020. Soit encore pire que le solde de 2019 (-15,3 milliards). Le déficit abyssal de ce qui fut l’un des fleurons tricolores n’a donc rien à voir avec la pandémie. En 2000, pourtant, l’excédent commercial de l’automobile française atteignait 9,4 milliards et, en 2004, 12,3 milliards d’euros. Avant de plonger ensuite avec un déficit de -3,7 milliards en 2010.
Plongeon de la production
Le plongeon structurel du commerce extérieur automobile s’explique par une baisse tout autant structurelle de la production automobile française. La production s’était effondrée de 40% en 2020 dans l’Hexagone à un peu plus de 1,3 million de véhicules, soit un retour au score du début des années 1960. Et, si les chiffres officiels de l’an dernier ne sont pas encore parus, ce n’était a priori pas tellement mieux qu’en 2020. Sur le long terme, la France a vu sa production de véhicules chuter des deux-tiers, le pire score de tous les pays européens, par rapport à son millésime record de 2004.
L’érosion trouve notamment son origine dans la délocalisation des petits véhicules, ceux-là même que favorise la fiscalité écologique de l’administration française. La Peugeot 208 II est ainsi assemblée en Slovaquie (version électrique également) et au Maroc. La Citroën C3 est produite en Slovaquie. Même délocalisation pour les petits SUV à succès: Peugeot 2008, Renault Captur, Citroën C3 Aircross, Dacia Duster. Dans l’Hexagone, le atteint[…]
Source: Yahoo actualités