La Cour des comptes met le nez dans le fumier
Le monde français de l’élevage est sonné mardi au lendemain de la recommandation de la Cour des comptes de « définir une stratégie de réduction » du cheptel bovin pour diminuer l’empreinte carbone de la France, alors que le gouvernement s’efforce de ne pas braquer les agriculteurs.
« Lire que votre activité doit cesser ou largement diminuer, c’est très compliqué pour des éleveurs » déjà de moins en moins nombreux, a déclaré le président du syndicat agricole majoritaire Arnaud Rousseau. « C’est vécu comme une vraie blessure », a-t-il ajouté.
Lundi, alors que la Première ministre Elisabeth Borne présentait les réductions d’émissions de gaz à effet de serre à atteindre dans tous les secteurs d’ici à 2030, sans détailler les leviers, la Cour des comptes a recommandé dans un rapport de « définir et rendre publique une stratégie de réduction » du cheptel bovin pour respecter les engagements climatiques de la France.
L’élevage bovin (environ 17 millions de têtes aujourd’hui) pèse pour 11,8% des émissions du pays, premier producteur européen de viande bovine et deuxième troupeau laitier derrière l’Allemagne. Les vaches, en digérant, produisent et rotent du méthane, un gaz au pouvoir très réchauffant. « On voit (…) mal comment les émissions de méthane pourraient baisser de 30% à la fin de cette décennie sans que l’agriculture, en tout premier lieu le cheptel bovin, soit affecté« , écrit la Cour des comptes.
Jusqu’ici, le gouvernement a ménagé le secteur agricole: il lui demande moins d’efforts (…)