La fin du corps préfectoral
Le projet de loi dit des « 4D » a été adopté mercredi en conseil des ministres.
Le texte prévoit, entre autres, la suppression du corps préfectoral. La fonction de préfet sera maintenue, mais réformée. Du côté des hauts-fonctionnaires, la colère gronde. Au moment où le chef de l’Etat se veut de plus en plus sécuritaire, cette annonce interroge.
Derrière ce texte se cache une volonté de différenciation, de décentralisation, de déconcentration et de décomplexification, un « barbarisme » reconnu par le ministère qui signifie la simplification. Il entérine aussi la suppression du corps préfectoral, tout en maintenant la fonction de préfet. Une annonce qui ne passe pas du côté des hauts-fonctionnaires.
La décision est aussi surprenante qu’incompréhensible pour la plupart des deux cent cinquante préfets en poste dans les départements. Des hauts fonctionnaires, taillables et corvéables à merci, qui se demandent ce qui a bien pu se passer dans la tête d’Emmanuel Macron, à un moment où le chef de l’état passe son temps à parler de restaurer partout l’autorité de l’Etat.
Pour dépoussiérer l’institution, tout le monde semble plutôt d’accord. Cette dernière n’a pratiquement pas bougé depuis la création du corps préfectoral par Napoléon. « Il est nécessaire de la moderniser », reconnait un préfet très expérimenté, qui estime néanmoins que la décision de la supprimer risque de remettre en cause « le principe même de la continuité de l’Etat ».
source: Yahoo actualités