21 novembre 2024

La reconnaissance du rhum polynésien… le gouvernement y croit !

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Une délégation gouvernementale conduite par le président Fritch s’est rendue, samedi matin, à la distillerie Moux, à Papara, afin de rencontrer les acteurs du syndicat de défense de l’IG (Indication Géographique) Rhum agricole.

L’occasion de faire un point sur la production de cannes à sucre locales et sur la filière du rhum agricole dont les perspectives sur les marchés d’export sont particulièrement encourageantes avec, à la clef, la création d’emplois agricoles.

Le syndicat de défense de l’IG Rhum agricole polynésien, créé en mai 2019, regroupe les quatre distilleries présentes sur le territoire :  Distillerie Pari Pari (T Rhum) sur l’île de Tahaa, gérée par Laurent Masseron (2015), Tamure Rhum, à Papara, sur l’île de Tahiti, géré par Rony Moux (1991), Rhumerie Mana’O Tahiti (Avatea), à Paea, sur l’île de Tahiti, proposant du rhum bio, gérée par Marotea Vitrac (2014) et la Distillerie Manutea, sur l’île de Moorea, gérée par Etienne Houot (2015).

Ces quatre rhumeries, dont les rhums agricoles ont tous déjà reçu au moins un prix (concours général agricole, Top rum, ou Rhum Fest), emploient actuellement vingt-sept salariés.

En 2020, on recense cinquante-quatre planteurs professionnels qui cultivent 49 ha de cannes à sucre principalement sur les îles de Tahiti (20 ha) et Taha’a (26 ha), mais aussi à Moorea (2 ha) et Rangiroa (1ha). Une trentaine d’hectares sont certifiés bio et permettent de proposer du rhum agricole certifié bio selon la norme européenne et selon la norme océanienne d’agriculture biologique.

Au cours de cette rencontre, le syndicat a fait part de son désir de promouvoir le développement de la filière canne-rhum sur les marchés d’exportation, car le potentiel de croissance de ces marchés semble très important. A cet effet, la mise en place d’une indication géographique « rhum agricole de Polynésie française », permettra à termes d’utiliser cette mention sur les rhums exportés en Europe afin de spécifier et garantir l’origine polynésienne de ces produits positionnés comme des rhums de qualité. Un cahier des charges est en cours d’élaboration et le dossier de demande pourrait être déposé avant la fin de l’année 2020 auprès de la Direction de l’agriculture.

Grâce à la récente adoption de la loi du Pays du 24 août 2020 sur les signes de qualité des produits agricoles en Polynésie française, la première étape de l’obtention de l’IG Rhum agricole de Polynésie française pourra débuter par une reconnaissance au niveau du Pays.

Le Pays soutient d’ores et déjà la filière « rhum agricole » et la production de cannes à sucre à travers une série d’aides financières agricoles pour le petit matériel agricole ou d’agro-transformation ou encore pour la réalisation d’aménagements fonciers.

Depuis 2017, la Direction de l’agriculture a ainsi traité sept dossiers de demande d’aides déposées par des acteurs de la filière pour un montant total de 27,35 millions Fcfp. Cinq dossiers concernaient des demandes pour l’investissement en matériel agricole et deux dossiers portaient sur la réalisation d’aménagement foncier. Le Pays prend aussi en charge le fret maritime de Tahiti vers les îles pour les produits destinés à l’agriculture et le fret maritime des îles vers Tahiti pour le transport du vesou, le jus frais de la canne à sucre broyée.

Depuis le mois de juillet, par le biais d’un arrêté pris en Conseil des ministres, le Pays a ajouté la prise en charge du fret maritime pour la réexpédition des cubitainers vides ayant transporté initialement le vesou. Cet accompagnement s’inscrit dans un souci de privilégier les matériaux durables et réutilisables.

En 2018, la Polynésie française a récolté 1 250 tonnes de cannes à sucre pour une production de rhum agricole de 62 200 litres (dont 20 880 litres pour l’export). Dans les prochaines années, outre une reconnaissance en IG du rhum agricole de Polynésie française, un travail important doit être mené pour étudier les caractéristiques des cannes à sucre locales et augmenter les surfaces cultivées à hauteur de 300 ha afin d’atteindre une valeur des exportations de l’ordre de 100 millions Fcfp contre 17 millions Fcfp actuellement.

Source; Gouvernement

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