La TVA à 16% sur les produits sucrés en vigueur
C’est la mesure phase du dispositif fiscal adopté le 9 décembre dernier à l’assemblée de la Polynésie française censée lutter contre l’obésité. Mais à quel prix!
Le gouvernement Brotherson, qui avait promis de combattre la vie chère dans nos îles, n’a pas pu résister à la tentation de taxer davantage les Polynésiens. Sous le fallacieux prétexte d’agir pour leur bien, pour leur santé, contre l’excès de sucre contenu dans un grand nombre de produits du quotidien: le sucre certes, mais également les jus, sirops, boissons gazeuses, gâteaux, confitures etc. Une nouvelle couche d’imposition qui s’ajoute à la taxe de consommation et de prévention (TCP) déjà perçue dès lors que le produits concerné contient plus de 4,9 grammes de sucre pour 100 g ou 100 ml.
Aussi, la loi du pays portant diverses mesures fiscales d’accompagnement des politiques publiques, défendue à la fois par le ministre de l’Economie, Warren Dexter, et son collègue de la Santé, Cédric Mercadal, est passée comme « une lettre à la poste » du côté de Tarahoi avec, à la clé, un rendement fiscal attendu de l’ordre de 2 milliards 400 millions de Fcfp. Le tout versé au pot commun, dans les caisses du pays déjà bien pleines.
Mais les consommateurs ont-ils réellement pris conscience de la portée de cette mesure et des conséquences pour leur porte-monnaie ? Il faut croire que non ! Quand on souvient le tollé politique et populaire provoqué par le 1% de la TVA sociale, retirée depuis par le gouvernement Brotherson, la taxe sur le sucre est sans commune mesure avec une hausse de 11 points, passant de 5 à 16% d’imposition.
Prenons quelques exemples de hausse de prix déjà en vigueur. Les biscuits de la marque Oreo: 210 Fcfp/ 232 Fcfp après taxation additionnelle, le chocolat Nesquick (490g): 850 Fcfp/ 940 Fcfp après taxation additionnelle ou encore la confiture de marque « Bonne maman »: 495 Fcfp/ 546 après taxation. Et la liste des produits concernés est encore longue…
Face à ce mauvais coup porté à la cherté des prix dans nos îles, deux solutions s’offrent à chacun d’entre nous: se résigner en continuant d’acheter quoiqu’il en coûte, ou bien, boycotter ces articles jugés « trop toxiques » mais qui rapportent beaucoup d’argent au Pays. Par ailleurs, les commerçants seraient bien inspirés de signaler, au moyen par exemple d’un stick, les produits qui ont augmenté aux fins d’éclairer les consommateurs sur leur choix.