L’année du Rat, un nouveau cycle bâti sur la confiance en l’avenir
La Fête du Rat a été célébrée ce dimanche au temple Kanti à Mamao (Papeete) en présence de nombreuses personnalités de l’Etat et du Pays dont le président Edouard Fritch qui a prononcé une allocution reproduite ici dans son intégralité.
KIUNG HI FAT TCHOY.
XIN GNEIN KHAI LOK.
SIN THI KHEN KONG.
J’adresse à chacune, à chacun, à chaque famille de Polynésie tous mes vœux de bonne santé et de prospérité. Que l’harmonie, la joie et la paix vous inondent.
Pour caractériser l’année du Rat, je retiendrai et citerai une idée-force : « C’est en ayant confiance dans leur avenir que tout leur réussira ».
Cette caractéristique du Rat s’applique aussi bien au plan individuel qu’au plan collectif.
En effet, pour avancer avec confiance et dynamisme, il faut croire, il faut avoir foi en son avenir, en notre avenir.
Le Rat, c’est aussi l’intelligence et la souplesse.
L’intelligence, c’est l’éveil et la lucidité. La souplesse, c’est l’adaptabilité. La lucidité et l’adaptabilité mènent à la résilience, c’est-à-dire à la renaissance et à un nouvel envol.
Avec l’année du Rat, c’est un nouveau cycle qui se présente ; un nouveau cycle bâti sur la confiance en notre avenir.
Mes chers amis, cela fait cinq ans que je préside notre cher Pays. Cela fait cinq ans que notre Pays progresse dans la stabilité et la croissance. Je vous remercie, mes chers compatriotes, d’avoir contribué et de nous avoir aidés à redresser notre Pays.
Les bons résultats économiques que nous enregistrons ne proviennent pas que du seul travail du gouvernement et de notre majorité. C’est le résultat d’un travail collectif.
C’est la synergie et la conjugaison de l’action des forces vives et socio-économiques, de l’Etat, des Tavana et des confessions religieuses de notre Pays. Le gouvernement seul ne peut rien faire aboutir. C’est ensemble, avec toutes les forces civiles, politiques et religieuses, que nous pouvons réussir et aller loin.
C’est pourquoi, je remercie l’Etat qui a accepté de renouer le dialogue et le partenariat avec la Polynésie. Je remercie les chefs d’entreprise qui ont investi et gardé confiance. Je remercie les confessions religieuses qui soutiennent nos familles lorsqu’elles sont dans la difficulté. Je remercie les tavana qui ont contribué au redressement économique et social de nos communautés. Et enfin, je vous remercie, vous les polynésiens, vous les familles, qui ont gardé confiance et foi en votre pays.
L’expérience de ces cinq dernières années est intéressante à analyser. Nous en tirons des leçons sur le développement et les capacités de progrès de notre pays.
Souvenons-nous ! Il n’y a pas très longtemps, beaucoup de nos compatriotes avaient commencé à perdre espoir durant les dix années d’instabilité et de crise. Dix années de descente qui nous ont fait doutés de nous-mêmes. Dix années de dévastation économique et sociale qui ont instauré l’idée que la Polynésie était perdue et peut-être irrécupérable. Dix années d’irresponsabilité politique qui ont mis à mal les ressorts internes des polynésiens.
Fort heureusement, ces cinq dernières années ont montré que les Polynésiens ont la capacité à retrousser leurs manches. Ils ont refusé la fatalité. Ils ont, comme le Rat, montré une capacité à la résilience, une capacité à repartir vers un nouveau cycle plus vertueux, plus fructueux et plus prospère pour tous. C’est la première leçon que je retiens.
A cet égard, je voudrai souligner avec fierté, à vous les membres de la communauté chinoises, votre loyauté envers votre pays durant toute cette période difficile. Comme le roseau, vous avez attendu que la tempête se calme pour à nouveau vous redresser. Vous n’avez pas fui vers d’autres cieux plus cléments. Pour votre loyauté, je vous dis un grand merci.
Ces cinq années m’ont également conforté dans l’idée que notre ancrage dans le christianisme joue également un rôle important. Notre chrétienté, notre foi en Christ, celui qui est mort sur la croix pour nous sauver, nous rappelle que l’espérance d’un monde meilleur existe. Notre chrétienté nous rappelle que le Seigneur de bonté et d’amour ne nous abandonnera jamais. Les Polynésiens ont bien intégré les valeurs du christianisme qui nous consolident dans les valeurs du partage, de la solidarité et de l’espérance. C’est la seconde leçon que je retiens.
Oui, mes chers amis, cette terre qui nous accueille, j’y Crois ! Ce Pays, nous y Croyons !
Les Polynésiens sont, dans leur ADN, un peuple de la mer. Malgré les tempêtes, malgré les difficultés, ils savent depuis des millénaires affronter les éléments de la nature. Les polynésiens ont acquis les réflexes de survie et de résilience. Affronter, ne pas fuir et aller de l’avant. C’est notre ADN.
Oui, je suis fier d’être Polynésien. Je suis fier d’être votre président parce que vous êtes un peuple courageux.
Mes chers amis, en cette nouvelle année du Rat, c’est avec confiance et optimisme que je m’adresse à vous.
Vous savez que notre situation financière et économique va beaucoup mieux. Pour résumer, nous avons un pays en croissance. Continuons nos efforts et restons mobilisés. Les projets et les chantiers sont nombreux. En continuant à être sérieux et honnêtes, je suis persuadé que notre Pays continuera à progresser.
Vous savez aussi que le Président de la République, Emmanuel Macron, viendra nous rendre visite en avril prochain. Ce sera un moment fort et important pour notre Pays qui sera à nouveau témoin des bonnes relations entre l’Etat et la Polynésie française. Ce sera le second Président de la République qui sera venu vers nous durant ces quatre dernières années : François Hollande en février 2016 et Emmanuel Macron en avril 2020. Ces deux visites présidentielles en l’espace de quatre ans témoignent des bonnes relations et des bonnes dispositions des plus hautes autorités de l’Etat envers notre Pays. Cette considération est le fruit de notre sérieux, de notre crédibilité et de notre respect du dialogue républicain.
C’est en dialoguant et c’est en respectant l’autre que l’on arrive à résoudre les problèmes. Que ce soit au sein des familles ou que ce soit au plus haut niveau d’un pays, c’est dans l’écoute, le dialogue et le respect que l’on peut résoudre les difficultés.
Mes chers amis, permettez-moi, avant de conclure, d’ouvrir deux parenthèses.
La première concerne l’ice. Nous devons nous mobiliser contre cette drogue qui devient un fléau. La propagation dévastatrice de l’ice dans toutes les couches de notre société et en particulier chez les jeunes est très préoccupante. Je ne vais pas ici, en ce jour de fête, m’étendre sur cette grosse inquiétude, mais j’implore chaque parent d’être vigilant afin que leurs enfants ne soient pas piégés par cette drogue qui circule dans tous les milieux, y compris scolaires.
La seconde concerne le coronavirus. J’ai été surpris et quelque peu chagriné par certains propos racistes à l’égard des chinois. Les réactions de l’opinion ont été disproportionnées au regard des réalités objectives sur cette épidémie. Si on attrape le virus, on en meurt pas forcément. En fait, ce virus a été l’occasion pour certains, de verser leurs haines ou leurs frustrations à l’égard des chinois. Sachez que je n’hésiterai pas à porter plainte contre les personnes ou les sites web qui incitent à la haine. Nous sommes un peuple de paix et de tolérance. Je ne laisserai pas les esprits mauvais diviser notre peuple.
Vous savez, je ne suis soucieux que d’une seule chose : que le peuple polynésien puisse vivre heureux chez lui et sur sa terre. C’est ma seule préoccupation et c’est pour cette raison que je me lève chaque matin avec foi et combativité.
Soyez assurés que je veille à l’intérêt général, à l’honnêteté et à la solidarité.
Tant que vous me ferez confiance, comme vous l’avez fait en mai 2018, je ne vous oublierai pas. Je ferai tout pour ne pas vous décevoir et continuer à être digne de cette confiance.
Je vous remercie et je vous souhaite à nouveau une bonne année du Rat, avec confiance, intelligence et souplesse.