L’appel du 18 juin: l’acte fondateur pour résister à l’ennemi nazi
Le secrétaire général du haut-commissariat, Éric Requet, représentant le Haut-commissaire de la République en Polynésie française, a présidé la cérémonie de la commémoration du 83ème anniversaire de l’Appel historique du Général de Gaulle du 18 juin 1940 au Monument de la France libre, avenue Pouvanaa a Oopa à Papeete.
Il était accompagné de Moetai Brotherson, président de la Polynésie française, Ueva Hamblin, représentant le président de l’assemblée de la Polynésie française, Marcelino Teata, représentant le maire de la commune de Papeete et l’ingénieur en chef de 1ère classe Marc Nicaise, représentant le commandant supérieur des forces armées de Polynésie française.
Rappelons pour mémoire que l’appel du 18 juin est le premier discours prononcé par le Général De Gaulle à la radio de Londres, sur les ondes de la B.B.C, le 18 juin 1940, dans lequel il appelle à ne pas cesser le combat contre l’Allemagne nazie et prédit la mondialisation de la guerre. Ce discours – très peu entendu sur le moment, mais publié dans la presse française le lendemain et diffusé par des radios étrangères – est considéré comme le texte fondateur de la Résistance française, dont il demeure le symbole.
En voici les termes: « Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le combat. Certes, nous avons été, nous sommes submergés par la force mécanique,terrestre et aérienne de l’ennemi. Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd’hui. Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non! Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire. Car la France n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l’Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l’Angleterre, utiliser sans limites l’immense industrie des Etats-Unis. Cette guerre n’est pas limitée au territoire de notre malheureux pays. Cette guerre n’est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances n’empêchent pas qu’il y a, dans l’univers, tous les moyens pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd’hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là. Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialisés des industries d’armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi.Quoi qu’il arrive, la Flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas. Demain, comme aujourd’hui, je parlerai à la radio de Londres. »