21 février 2025

Le « 3 IF » et les 6,123 milliards Fcfp annuels alloués par l’Etat pour des investissements structurants

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L’assemblée de la Polynésie française, réunie ce jeudi matin sous sa forme restreinte, à savoir la commission permanente, a adopté à l’unanimité un projet de délibération portant approbation du projet de convention cadre pluriannuelle 2025-2027 relative au concours de l’Etat au financement des investissements prioritaires au fenua.

« Pour la cinquième fois, en effet, ce projet de convention définit, d’un commun accord avec notre collectivité, les conditions ainsi que les moyens dans lesquels sera déployé le concours de l’Etat au financement des investissements prioritaires de la Polynésie française au cours des trois prochains exercices », s’est félicité la représentante Tepuaraurii Teriitahi au nom du groupe Tapura huiraatira.

Et d’expliquer dans la foulée: « Pour mémoire, rappelons que le « 3IF » est l’un des trois outils créés en substitution de l’ancienne Dotation globale au développement économique, la DGDE, au début des années 2000, afin de compenser les dommages générés par trente années d’expérimentations nucléaires françaises à Moruroa et Fangataufa. Il s’agit donc ici d’une partie seulement des fameux 18 milliards de francs pacifiques versés chaque année par la France, dont un peu plus de 6 milliards chaque année au titre du « 3 IF ».

A n’en pas douter, cet instrument est certainement le plus efficace qui soit ! Et pour cause, 890 projets ont ainsi été programmés entre 2011 et 2024, pour seulement 713 entièrement achevés à ce jour, soit une dépense effective à la charge de l’Etat d’environ 63 milliards de Fcfp.

A propos des 6 milliards annuels en jeu, l’élue a exprimé trois remarques. « Une bonne nouvelle tout d’abord puisque malgré l’instabilité qui caractérise la vie politique en métropole depuis près d’un an, il semble, selon le directeur de cabinet du ministre de l’Economie, que le « 3 IF » soit « sanctuarisé à ce niveau ». Il n’en reste pas moins une petite déception…Car, depuis 2011, date de la première convention, cette enveloppe n’a jamais été indexée et donc n’a fait l’objet d’aucune revalorisation depuis alors que les coûts de construction ont littéralement explosé. Enfin, à la lecture de ladite convention pluriannuelle, il n’est aucunement fait mention, et je le regrette, des 51 millions 312 mille 800 euros, soit un peu plus de 6 milliards 123 millions 245 mille 823 francs pacifiques, que la Nation s’engage à débourser pour le renforcement de notre autonomie économique. »

Sur le fond à présent, nous restons sur quatre grands secteurs éligibles. « Mais par rapport à ce qui se faisait jusqu’ici, il apparaît une forte accentuation des investissements en faveur des travaux routiers et maritimes. En revanche, la part des chantiers programmés en 2025 pour la Défense contre les eaux chute de 7 à 2%. Comment expliquer un tel désintérêt alors que les bouleversements climatiques en cours devraient au contraire nous inciter à une plus grande vigilance en la matière ? », a tempéré Tepuraurii Teriitahi.

Autre changement majeur observé dans la nouvelle convention, et en particulier pour 2025 : le nombre de projets retenus en faveur de l’archipel de la Société et des Marquises est sensiblement revu à la baisse afin de mettre l’accent sur les Tuamotu Gambier dont la part passe de 19 à 29% avec des investissements conséquents sur les atolls de Kauehi, Fakarava et Napuka.

Enfin, pour conclure, trois nouvelles recommandations figurent dans la nouvelle convention. La première vise à promouvoir les projets plus vertueux sous l’angle environnemental. La seconde milite en faveur d’un pilotage plus souple et réactif des crédits dévolus au « 3 IF ». Si le fait de se réunir plus souvent contribue à une liquidation plus rapide des crédits…c’est une bonne chose pour les entreprises ! Enfin, l’Etat plaide pour des mesures de publicité s’agissant des projets qu’il finance.

Photo d’archives

 

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