Le bras de fer est engagé à la Direction des transports terrestres
Alors que la grève est effective depuis vendredi matin au sein de l’établissement public avec un impact non négligeable pour les usagers, la ministre de la Fonction publique, Vannina Crolas, est à la manette.
En l’absence du président du Pays, Moetai Brotherson, et de du ministre des Grands Travaux, Jordy Chan, tous deux en déplacement à Paris, c’est donc la numéro 3 du gouvernement qui hérite de la patate chaude!
Dans son registre habituel, un long monologue ponctué de phrases creuses, moraliste à l’extrême, l’ancienne secrétaire générale de la mairie de Faa’a revendique haut et fort de « rester droit dans ses bottes » par rapport aux revendications des grévistes qui, selon le directeur de la DTT, Lucien Pommiez, représenteraient environ « 15% de l’effectif ».
A en croire Mme Crolas, « le gouvernement s’est engagé à transformer notre pays ». Il s’agirait notamment – accrochez vous bien (sic) – de « réactiver le système immunitaire de notre économie restée trop longtemps sous perfusion ». Par voie de conséquence, le Pays espère, à terme, pouvoir se passer des transferts financiers de l’Etat dont l’enveloppe annuelle vient de franchir la barre des 200 milliards de Fcfp. Voilà pour la théorie…car dans la pratique, le président Brotherson multiplie les incantations au sommet de l’Etat pour renouveler les conventions dans de multiples domaines (Santé, Equipement, Solidarité etc).
Pour donner encore plus de force au message adressé aux grévistes, la ministre de la Fonction publique reprend à son compte une petite note rédigée par le secrétaire général du gouvernement, Philippe Machenaud, selon lequel il conviendrait de remettre au goût du jour deux valeurs essentielles pour la réhabilitation de l’administration polynésienne. A savoir: la valeur du travail et la valeur de l’autorité. Une manière pas très élégante de dire aux agents: « Au boulot, c’est moi qui commande! » Les syndicalistes apprécieront …
Enfin, comme pour mieux discréditer les revendications de la DTT, la ministre estime que la revalorisation de l’Indemnité de sujétion spéciale (ISS) comme de celle du point d’indice dans la fonction publique ne sont pas acceptables! Tout au moins, tant que le refonte du système indemnitaire n’aura pas été engagée. Sans parler du coût budgétaire évalué à plusieurs centaines de millions de Fcfp. « Pour moi, ce n’est pas une priorité! Notre situation économique est bonne mais encore trop fragile », a t-elle déclaré à l’appui de son refus. En outre, augmenter le point d’indice a déjà été acté en mars 2023 sous l’ancien gouvernement. Il vaut aujourd’hui 1060 Fcfp. Mais celui-ci n’est pas indexé sur le coût de la vie, auquel cas il n’y a aucun rapport avec une quelconque compensation par rapport à l’inflation.
A cette allure, ce n’est pas demain la veille que la cellule des cartes grises ou encore celle en charge des contrôles techniques et des examens du permis de conduire, retrouveront une activité normale.
Photo: Présidence