14 novembre 2024

Le calme avant la tempête américaine…

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Plus que jamais, le monde a les yeux rivés sur les Etats-Unis d’Amérique qui doit désigner dans quelques heures maintenant son ou sa futur (e) président (e). Nul doute que le suspens devrait durer au moins toute la semaine avant de savoir qui, de Donald Trump ou de Kamala Harris, va occuper la Maison Blanche ces quatre prochaines années. Un scrutin qui, quel que soit d’ailleurs le résultat, pourrait avoir des effets plus ou moins prononcés sur les économies mondiales à plus ou moins long terme…

J-1 avant le scrutin. Ce lundi 4 novembre, pour la dernière ligne droite de cette campagne, Donald Trump doit se rendre à Raleigh en Caroline du Nord, puis à Reading et Pittsburgh en Pennsylvanie dans l’après-midi, et enfin à Grand Rapids dans le Michigan en soirée. Kamala Harris, elle, se concentre uniquement sur la Pennsylvanie, où elle est de passage à Scranton, la ville où a grandi Joe Biden, puis à Alllentown, Pittsburgh et Philadelphie.

Pour cause : la Pennsylvanie pourrait bien être le juge de cette élection. Les derniers sondages y placent les deux candidats à quasi-égalité: 49 % des intentions de vote pour Trump contre 48 % pour Harris le 4 novembre, selon les chiffres du New York Times. Les estimations d’ABC sont tout aussi proches avec 47,9 % des intentions pour Trump, à peine devant son adversaire républicaine et ses 47,7 %.

Mais si la Pennsylvanie peut faire et défaire l’élection, ce n’est pas uniquement une histoire de sondages. Elle fait partie des sept swing states, ces États dont le vote est le plus scruté. À eux seuls, ils représentent un tiers des grands électeurs nécessaires pour accéder à la Maison-Blanche : 93 sur 270. Et à chaque élection, les votes sont si serrés dans ces États qu’ils « balancent » entre le camp républicain et démocrate.

Les dix-neuf grands électeurs dont dispose la Pennsylvanie en font de facto le plus important des swing states. Difficile alors de gagner l’élection sans gagner la Pennsylvanie. En 2020, Joe Biden avait battu Donald Trump en grande partie en la remportant, grâce à un écart d’environ 80 500 votes en sa faveur, rappelle CBS. Mais en 2016, c’est le milliardaire new-yorkais qui a empoché l’État, avec une marge de seulement 44 292 voix sur Hillary Clinton.

Pas étonnant donc, de constater que les deux candidats ont dépensé 350 millions de dollars pour leurs publicités télévisées rien qu’en Pennsylvanie, relaye le New York Times. « Si nous gagnons la Pennsylvanie, nous gagnons tout le reste », avait même lancé Donald Trump lors d’un meeting à Butler, toujours en Pennsylvanie.

Cet État de la « Rust belt » (« ceinture de rouille »), région industrielle en déclin du nord-est du pays, votait historiquement plutôt démocrate. Mais en 2016, Donald Trump a su séduire la classe ouvrière blanche impactée par l’affaiblissement du secteur industriel, en plus des populations rurales déjà acquises à la cause républicaine.

Kamala Harris a tenté d’en reconquérir une partie lors de cette campagne éclair, en mettant en avant les grands projets d’infrastructures lancés par Joe Biden. La vice-présidente a aussi changé d’avis sur la fracture hydraulique, une technique d’extraction d’hydrocarbures au coût environnemental important, qu’elle souhaitait auparavant interdire. En Pennsylvanie, où se trouve une énorme réserve de gaz de schiste, cette méthode a relancé la croissance industrielle au début des années 2000 et est pourvoyeuse d’emplois.

Mais pour espérer gagner, l’ancienne procureure californienne compte avant tout sur le soutien des banlieues citadines de Pennsylvanie, indique NBC. « Le chemin de la campagne Harris pour gagner la Pennsylvanie capitalise sur la faiblesse sans précédent de Trump dans les banlieues », lit-on dans un mémo partagé au média américain par l’équipe de campagne de la candidate démocrate.

À Philadelphie, plus grande ville de l’État, Kamala Harris espère aussi mobiliser la forte communauté afro-américaine. Dans les villes plus petites en plein essor, elle a l’intention de capitaliser sur le vote des Latino-Américains. Son équipe de campagne a par exemple diffusé des publicités en ligne dans des villes majoritairement hispaniques comme Reading, en utilisant un narrateur à l’accent caribéen pour mieux séduire les populations portoricaines et dominicaines. Preuve que toutes les ressources sont bonnes pour tenter de rafler la Pennsylvanie, et avec elle peut-être, sa place dans le bureau ovale.

source: Yahoo actualités

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