Le chiffre du jour: 5 835
Exprimé en francs pacifique, c’est le montant cumulé des taxes aériennes domestiques que l’usager polynésien devra payer à compter du 1er juillet prochain pour un aller/retour sur Air Tahiti.
On a souvent coutume de dire que les billets d’avion Air Tahiti sont trop chers. Et que la compagnie dégage de juteux bénéfices sur le dos des usagers…Alors, vrai ou faux ?
Après plusieurs années déficitaires, le groupe Air Tahiti a renoué en effet avec une situation excédentaire en 2019; un résultat qualifié d’historique à hauteur d’un milliard de Fcfp en lien, naturellement, avec les très bons chiffres de fréquentation touristique enregistrés pour l’ensemble de la destination.
2020 et la crise du Covid ont radicalement changé la donne! Selon nos informations, le conseil d’administration devrait prochainement valider un déficit autour de 1,7 milliard de Fcfp alors qu’au départ, Air Tahiti pensait finir l’exercice de l’an dernier à – 6 milliards de Fcfp.
En 2021, la compagnie domestique est encore confrontée à de nombreux vents contraires. A peine l’épidémie semble s’éloignée, alors que les frontières se rouvrent à la clientèle internationale, que déjà la concurrence maritime vient jouer les trouble-fêtes. Sur le principe, Air Tahiti n’est pas contre. A condition de travailler à armes égales.
Or, à en juger par les taxes qui pèsent sur l’activité aérienne, on peut sérieusement en douter. Elles sont au nombre de trois dont deux sont déjà en vigueur.
La Taxe FR tout d’abord, de loin la plus importante (3554 Fcfp) destinée à financer les équipements des pompiers et la sécurité aéroportuaire en général. Or, qui dit « sécurité » est normalement du ressort de l’Etat. Ce qui n’est pas le cas en Polynésie française. Pourquoi ?
La seconde est une redevance au profit de la Polynésie française, elle représente 481 francs pacifique.
La troisième et dernière enfin, nouvellement instituée et applicable à compter du 1er juillet, viendra rajouter 1800 Fcfp par passager. Le produit de cette « Contribution de solidarité pour la continuité territoriale » est en quelque sorte la garantie que tous les aéroports, même les plus isolés, puissent être régulièrement desservis par Air Tahiti. Ce qui est une bonne chose dans une collectivité aussi vaste que l’Europe.
Le problème, c’est que cette somme de 5 835 francs pacifique appliquée sur chaque coupon aérien (aller-retour) représente l’équivalent de ce que coûte un trajet maritime entre Papeete et Huahine à bord de l’Aremiti. Aussi, pourquoi ne pas l’étendre aux passagers des catamarans à destination des Iles sous-le-vent, ce qui aurait le mérite d’élargir l’assiette de perception et par voie de conséquence, d’en atténuer les effets sur chaque voyageur ?