Le marché japonais en crise: à l’heure du constat
La ministre du Tourisme, Nicole Bouteau, revient d’une mission au Japon où elle n’a pas ménagé sa peine, avec les professionnels polynésiens, pour tenter de relancer ce marché en perte de vitesse. La preuve par les chiffres.
Pour la deuxième année consécutive, en effet, la destination « Tahiti et ses îles » ne semble plus vraiment avoir la côte auprès de la clientèle nippone.
Au cours des six premiers mois de 2019, 3 986 touristes ont emprunté l’axe Papeete-Tokyo-Papeete contre 5 291 durant la même période de 2017, soit une baisse de fréquentation de 24,7%.
La « dégringolade » n’est pas nouvelle quand on sait que déjà, en 2018, le marché japonais s’était déjà fortement érodé avec 9 912 touristes comptabilisés, -22,6% par rapport à 2017.
Elle détonne surtout avec l’embellie générale constatée sur quasiment l’ensemble des autres marchés émetteurs, notamment en provenance des Etats-Unis et l’Europe dont la France. Avec une progression à deux chiffres, +13,9% du nombre d’arrivées à Tahiti-Faa’a très exactement depuis le 1er janvier 2019.
Cette « crise japonaise » n’est pas sans conséquences pour l’industrie touristique polynésienne. A commencer dans les grands hôtels de Bora Bora et autres qui, historiquement, tirent une partie substantielle de leurs revenus de cette clientèle connue pour être dépensière. Elle n’est pas neutre non plus pour Air Tahiti Nui qui, malgré un retour à deux vols hebdomadaires, peine à remplir ses avions.
217 vols ont été opérés par ATN l’an passé selon le rapport d’activité de la compagnie pour acheminer 9 912 passagers, faites le calcul…Ce qui l’amène aujourd’hui à consentir de jolies promotions au départ de Papeete à moins le 100 000 francs pacifique l’aller-retour dans l’espoir de limiter la casse financière.
Au terme de cette semaine d’échanges et de rencontres avec les partenaires du tourisme au Pays du soleil levant, il ne reste plus qu’à rester confiant dans la capacité de tous (Tour opérateurs, GIE etc) à travailler de manière « cohérente, structurée et méthodique » au service de la destination.