Le port du Burkini « prend l’eau »
Le Conseil d’Etat a fermé la porte mardi au burkini dans les piscines municipales, désavouant la mairie de Grenoble qui avait autorisé cette tenue de baignade très couvrante portée par certaines musulmanes, sur fond de vive polémique politique.
La municipalité grenobloise a répliqué en début de soirée « prendre acte » de cette décision tout en « regrett(ant) que le Conseil d’Etat lui prête des intentions qu’elle n’a pas ».
Dans son ordonnance, la plus haute juridiction administrative a confirmé la décision rendue en mai par le tribunal administratif de Grenoble, estimant que « contrairement à l’objectif affiché » par la ville, l’adaptation du règlement intérieur de ses piscines « ne visait qu’à autoriser le port du burkini afin de satisfaire une revendication de nature religieuse ».
Le nouveau règlement municipal, estime le Conseil d’Etat dans un communiqué, porte donc « atteinte au principe de neutralité des services publics ».
Le conseil municipal de Grenoble avait adopté mi-mai cette disposition critiquée qui autorisait le burkini – sans le nommer – à une courte majorité.
Le ministère de l’Intérieur, via la préfecture de l’Isère, avait aussitôt déposé un « déféré laïcité », une procédure issue de la loi dite contre le séparatisme qui permet aux préfets de saisir le juge administratif d’un acte d’une collectivité locale jugé contraire aux principes de laïcité.
Dans son communiqué mardi soir, la mairie de Grenoble réaffirme avoir voulu s’inscrire « dans la droite ligne des décisions du Défenseur des droits » et « permettre l’égal accès des usagers et usagères au service public des piscines au seul regard des règles d’hygiène et de sécurité sans discrimination ».
source: Yahoo actualités