Le Tavini et l’Etat: même combat ?
« Il faut que vous vous habituiez à ce que les indépendantistes travaillent mieux que vous avec l’Etat » a déclaré ce jour à Tarahoi le président Moetai Brotherson.
Les purs et durs du Tavini huiraatira vont devoir s’y habituer et ronger leurs freins: l’actuel gouvernement, issu du courant historique indépendantiste polynésien présidé par Oscar Temaru, est prêt à des concessions vis-à-vis de la puissance administrante. Jusqu’à quel point ? Seul l’avenir nous le dira…
Précisons que cette subite « déclaration d’amour » du chef de l’exécutif local a été faite en réponse à son prédécesseur, Edouard Fritch, qui lui reprochait d’avoir accepté de co-financer le projet de radar de Météo France à hauteur de 93 millions de francs pacifique dans le cadre du Contrat de développement et de transformation (2024-2027) Etat-Pays.
Quelques minutes plus tôt, en effet, le président du Tapura avait exprimé sa surprise « que le gouvernement de la Polynésie française ait accepté de co-financer l’installation du radar de Météo-France, dont on ne sait même plus où il va s’installer. Il était prévu au Mont Marau, il devrait maintenant être construit à Moorea. Attention à ce qu’on ne se retrouve pas encore face à une contestation de la population. Toujours est-il que lorsque j’avais rencontré, en novembre 2020, la nouvelle directrice de Météo-France, Madame Sophie Martinoni-Lapierre, nous avions bien évoqué ce projet de radar, mais à aucun moment il nous a été demandé de participer à son financement. Le secrétaire général du Haut-commissariat nous a explique que l’Etat n’avait pas forcé la main au Pays pour ce financement, mais que si le Pays n’y participait pas, le projet prendrait encore du retard. On parle de 93 millions que l’Etat aurait du mal à trouver pour financer ce projet. Je veux bien que les données météo soient utiles à la Polynésie, mais il s’agit quand même d’un établissement public de l’Etat au service d’une compétence de l’Etat concernant la sécurité des populations ».
Réponse de Moetai Brotherson: « La sécurité des Polynésiens est aussi de notre responsabilité quand surviennent des intempéries… », même si cette compétence incombe bien à l’Etat.
Photo d’archives