Législatives anticipées: autonomie (53 010 voix) – indépendance (43 637 voix)
Dans une petite note interne rédigée par de « fins stratèges » que nous nous sommes procurés, le Tavini huiraatira se livre à une analyse des résultats des élections législatives qui nie en partie la réalité.
Sur les chiffres d’abord, il n’y a pas photo! Sur les trois circonscriptions, à l’issue du deuxième tour, le camp autonomiste rassemble 53 010 voix contre 43 637 pour les trois candidats indépendantistes. Mais un tel écart a certainement échappé aux « spécialistes » puisque dans un tableau qui accompagne le document, les résultats ont été inversés dans la deuxième circo, attribuant 17 838 suffrages à celui-là même qui a perdu la bataille, à savoir Steve Chailloux.
Aussi, lorsque les fins stratèges du Tavini tirent la conclusion que sur les deux circonscriptions en jeu, samedi 6 juillet, « le Tavini est majoritaire », là encore ils font erreur: Nicole Sanquer et Pascale Haiti totalisent 34 554 voix contre 31 394 pour Chailloux et Reid-Arbelot.
Et encore, ils osent écrire que « pour la première fois le Tavini huiraatira devient le premier parti politique du pays! » Certes, mais cela ne leur rapportera pas grand chose si l’union autonomiste perdure comme le souhaitent les responsables du Tapura, du Amuitahira, du A Here ia porinetia etc.
La conclusion est édifiante car les indépendantistes sont quand même conscients que pour l’emporter dans quatre ans (Territoriales de 2028), ils vont devoir se « recentrer sur la ligne directrice » du mouvement. Mais pas seulement…La première des choses sera, peut-on lire, de « mettre fin aux dissensions internes de la majorité à l’assemblée de la PF ». Tiens donc, on peut y voir quelque part une forme de reconnaissance qu’il y a bien un problème entre l’exécutif (Brotherson) et le législatif (Géros). Et rien ne dit que l’ambiance va aller en s’apaisant dans les semaines et mois qui viennent.
En second lieu, les cadres du Tavini appellent à une « clarification du processus d’accession à la souveraineté ». Encore un aveu qu’il manque une boussole pour y parvenir. A n’en pas douter, c’est surtout sur le calendrier que les curseurs pourraient bien évoluer. A plus tard ?
Enfin, il est question de « clarifier le positionnement politique des membres du gouvernement et de leurs collaborateurs ». Mais on a du mal à comprendre quel est le but recherché, sinon « ‘taviniser » encore un peu plus l’équipe actuellement au pouvoir.