« Les Tiki des Marquises sont plus intelligents que les Hakaiki »
Par la voix de son président historique, Oscar Temaru, et de son fidèle bras droit, Antony Géros, à la tête de l’assemblée de la Polynésie française, le Tavini huiraatira (parti indépendantiste) s’est exprimé ce matin avec une grande arrogance pour dire tout le bien qu’il pensait du ministre de l’Intérieur, actuellement en déplacement dans nos îles, et des « hakaiki », maires des Marquises.
Le respect et l’humilité, deux valeurs prônées jusqu’ici par la nouvelle majorité au pouvoir, seraient-elle en train de se perdre ? Il faut le croire.
A l’évidence, le parti politique à la bannière étoilée n’a pas digéré « la leçon » – pourtant teintée de bon sens – infligée vingt-quatre heures plus tôt par le représentant de l’Etat, à savoir qu’il serait préférable d’acquérir sa souveraineté économique et agricole avant de réclamer d’autres avancées institutionnelles.
Mais c’est à l’adresse des élus marquisiens, majoritairement ancrés au Tapura huiraatira (parti autonomiste), qu’Oscar Temaru a réservé les attaques les plus virulentes: « Les Tiki des Marquises sont plus intelligents que les Hakaiki », a t-il notamment déclaré, avant que Tony Géros ne lui emboite le pas sur le même ton: « La réelle volonté des Hakaiki, c’est de créer une nouvelle collectivité territoriale rattachée à la République française (…) Il y a un droit qu’il faut respecter, c’est la continuité territoriale. On ne va pas emmailloter (ndlr: ou plutôt, enmayotter en référence à l’île de Mayotte revenue dans le giron de la République) les Marquises. Nous, nous disons non ».
Autrement dit, les indépendantistes s’opposent vertement à cette volonté marquisienne de faire un jour sécession, accusant au passage la France de diviser pour mieux régner! Mais de quelles « armes » de coercition disposent-ils pour imposer leur point de vue ? Fermer le robinet des subventions ? Limiter la desserte maritime et aérienne interinsulaire ? Il est encore trop tôt pour imaginer un tel scénario catastrophe…Attendons plutôt la réaction des intéressés, Benoît Kautai, Joëlle Frébault et autres, d’un naturel discret.
Une chose est sûre: cette véritable déclaration de guerre prononcée à l’encontre des maires des marquises ne fait certainement pas les affaires du président du gouvernement Moetai Brotherson, lui qui depuis le début de la mandature prône la concertation et la concorde comme nouveau mode de gouvernance. Mais promis, juré…l’attelage exécutif-législatif fonctionne à merveille dans l’intérêt supérieur des Polynésiens.
Photo d’archives prise à l’occasion de la venue du Président de la République