Les trois voeux de Mgr Cottanceau pour 2024
Au moment de vous présenter mes meilleurs vœux de bonne, heureuse et sainte année 2024, je voudrais rappeler ici un extrait du texte du Concile Vatican II sur l’Église dans le monde de ce temps, un passage évoquant pour moi l’esprit qui donne sens aux vœux que je vous adresse aujourd’hui : « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur ».
Se souhaiter une bonne année en cette période est, avouons-le, un exercice périlleux. Il faudrait être sourd ou aveugle pour ne pas nous rendre compte des peurs, des incertitudes qui pèsent sur l’avenir, des menaces qui pèsent sur nos santés, sur l’économie de notre pays. Pourtant, au cœur de cette situation, je voudrais formuler trois vœux.
Mon premier vœu serait que nous sachions regarder les signes d’espérance que Dieu nous adresse : croire en l’avenir au-delà des apparences qui nous feraient douter. La vie est plus forte que la mort, nous le savons depuis le matin de Pâques. Dieu ne nous abandonne pas, il est là, au cœur de nos vies, comme Jésus était présent dans la barque des apôtres au moment où celle-ci menaçait de sombrer dans la mer déchainée
Mon second vœu est que nous fassions grandir la solidarité, et pour cela, que nous sachions faire croitre la fraternité, cette relation qu’appelle de tous ses vœux le Pape François, et sans laquelle l’avenir ne peut conduire qu’à une impasse. C’est dans la fraternité que nous pourrons faire reculer la méfiance dans les rapports sociaux, que nous pourrons favoriser le dialogue, que nous pourrons faire reculer la marginalisation des plus déshérités. Puissions-nous travailler ensemble à la construction de cette maison commune que nous habitons, ce bien commun dont la préoccupation ne doit jamais s’effacer devant la recherche exclusive des intérêts particuliers.
Mon dernier vœu est que tous, nous soyons mobilisés pour la protection de ce bien précieux qu’est la vie sous toutes ses formes, depuis la conception jusqu’au dernier souffle. La vie n’a pas de prix et tout doit être fait pour la défendre. Faire disparaitre les vies qui gênent, c’est entrer dans une culture de mort. Que tout soit fait également pour protéger et favoriser la cellule familiale et la famille si menacées aujourd’hui. La famille n’est-elle pas la cellule de base de la société ? Que soit protégée la vie qui anime nos montagnes, nos atolls, notre océan, nos lagons, pour que nous laissions à nos descendants un monde où il fait encore bon vivre.
Cette nouvelle année verra en Juillet les Jeux Olympiques débarquer à Teahupoo… Excellente occasion de redécouvrir les vertus du sport parfois si proches de certaines valeurs évangéliques : sens de l’effort et de la persévérance, sens de l’esprit d’équipe, sens du respect de l’adversaire, sens du respect de son propre corps, refus de tout racisme dans le fair play entre sportifs d’origines divers… J’entends bien que l’Église soit présente à ce temps fort et qu’elle sache associer nos jeunes à l’enthousiasme et à la pratique sportive et évangélique qui pourront naître de cette compétition internationale.
Cette nouvelle année 2024 marquera également le 190° anniversaire de l’arrivée des premiers missionnaires des Sacrés Cœurs arrivés aux Gambier en août 1834. Ce sera pour nos communautés l’occasion de nous souvenir du chemin parcouru depuis, l’occasion de remercier le Seigneur pour les avancées, pour ces premiers missionnaires fondateurs : Mgr Etienne ROUCHOUZE, Mgr Tepano JAUSSEN, P. François d’Assise CARRET, P. Honoré LAVAL et bien d’autres, ceux et celles qui ont œuvré à la vie et à la croissance de notre Église comme nos regrettés Mgr Michel COPPENRATH et son frère Mgr Hubert.
Je souhaite que ce soit aussi l’occasion de resserrer nos liens fraternels, de faire grandir la communion entre nous et de prendre davantage conscience que nous appartenons à une famille qui dépasse les frontières de nos paroisses et de nos chapelles. Ce sera enfin l’occasion pendant cette nouvelle année de relever les défis qui se dressent devant nous, les chantiers où nous sommes attendus, la mission qui nous a été confiée par le Christ, refléter par notre témoignage l’amour de Dieu pour tous les hommes.
À tous et à toutes, Bonne, Heureuse et Sainte année 2024