21 novembre 2024

Lutte contre le covid-19: le Pays honore ses personnels soignants

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Lors de la cérémonie de remise de l’Ordre de Tahiti Nui aux personnels de santé qui se sont illustrés jusqu’ici dans la lutte contre le covid-19, le président Edouard Fritch a prononcé une allocution que nous publions ici dans son intégralité.

Chers amis.

Nous sommes réunis ce soir pour honorer ceux qui ont activement contribué à la lutte contre la Covid-19 en Polynésie. Bien sûr, ceux qui seront décorés tout à l’heure sont représentatifs de toutes les personnes qui se sont investies avec courage et abnégation dans la lutte contre cette pandémie. Je les invite à dédier leur récompense à tous ceux qui ont travaillé à leurs côtés. Les honneurs, je les adresse bien à tous ceux qui n’ont pas ménagé leur temps et leurs efforts dans la lutte contre la pandémie et au chevet des malades. C’est pourquoi j’ai tenu à faire ce discours qui s’adresse à tous plutôt que d’évoquer individuellement, comme c’est la coutume, le parcours de ceux qui seront décorés.

Vous le savez, dès les premiers signes de circulation du Covid au niveau mondial en janvier 2020, la Polynésie française a pris des mesures sanitaires spécifiques pour lutter contre le virus, adaptées à ses moyens humains et matériels, à sa population et à sa géographie particulière, notamment en mettant en place des protocoles sanitaires à l’arrivée des personnes sur le territoire, que ce soit par voie aérienne ou maritime.

Depuis le mois de mars 2020, vous vous êtes mobilisés pour mettre en œuvre ces protocoles décidés par le gouvernement. Ces mesures, associées à celles de restriction de libertés, tels que le confinement de la population en mars-avril 2020, puis le couvre-feu, ont permis d’éviter la diffusion rapide du virus sur le territoire et aussi de laisser le temps de s’équiper en moyens médicaux nécessaires dans la lutte contre la covid-19 (capacité de test, masques, équipements de protection individuel, respirateurs et oxygène principalement). Ce temps a permis également de préparer la stratégie à déployer pour la prise en charge des cas covid à l’hôpital, notamment en réanimation.

Vous étiez toujours au front jours et nuits.

A partir de juillet 2020, nous avons décidé de la réouverture afin de   relancer l’économie et notamment le tourisme. Dès lors, nous avons mis en place un nouveau protocole sanitaire et transformé notre PC Crise en plateforme sanitaire car nous savions que la pandémie allait durer.

Le protocole prévoyait l’obligation d’un test RT-PCR avant l’embarquement, l’obligation d’un enregistrement sur la plateforme ETIS et un test d’auto-surveillance (Covcheck) au quatrième jour suivant son arrivée sur le territoire.

Ce test d’auto-surveillance est un dispositif innovant proposé par l’Institut Louis Malardé qui a permis la surveillance sanitaire des voyageurs. Ces multiples tests ont été traitées par technique de poolage d’échantillons permettant au Pays de réaliser un grand nombre de tests RT-PCR malgré une capacité technique et humaine restreinte.

Tout comme pour notre plateforme ETIS, nous avons innové dans nos procédures etdans la lutte contre la propagation, en mobilisant des moyens techniques, mais surtout humains importants.

Pour ce qui concerne la population des non-voyageurs, un isolement a été prescrit par le Bureau de veille sanitaire de la Direction de la santé pour toute personne dépistée porteuse du Covid, dès les premiers cas identifiés sur le territoire. De la même manière, des quarantaines ont été prescrites aux sujets contacts de ces personnes positives avec instauration de la possibilité de solliciter une indemnité pour les travailleurs devant être placés en quarantaine.

Durant toute cette période, vous étiez encore mobilisés.

En janvier 2021, nous avons reçu les premiers vaccins et une stratégie vaccinale a été adoptée.Après un début de campagne vaccinale visant à prioriser les personnes vulnérables en raison de leur âge, de leur état de santé et de leur catégorie professionnelle, la stratégie a pris un nouveau tournant dès le mois de mars pour ouvrir la vaccination plus de 18 ans, puis de 16 ans.

Pour atteindre au plus tôt une protection collective pour limiter le risque de circulation virale et pour éviter une nouvelle vague épidémique, nous avons mis en œuvre une nouvelle stratégie. En plus des centres de vaccinations, des équipes mobiles ont été mises en place, d’abord pour les personnes qui ne pouvaient se déplacer, puis plus largement pour pénétrer les quartiers de nos communes et vacciner dans les iles.

C’est encore vous toutes et tous qui avez poursuivi vos tâches sous l’œil bienveillant de votre ministre.

En même temps que les premières vaccinations étaient réalisées en France et en Polynésie française, les premiers variants à risque faisaient leur apparition. En février dernier, avec l’Etat, nous avons mis en place de nouvelles mesures.

Ce dispositif s’est étoffé au fur et à mesure de l’augmentation des fréquences aériennes vers la Polynésie française, impliquant la participation d’un nombre important de ressources humaines de l’Etat et du Pays, 7 jours sur 7, et notamment la nuit compte tenu des heures d’arrivée des vols internationaux. Ce dispositif perdure encore à ce jour pour atteindre 27 vols par semaine.

Nos protocoles ont évolué pour s’adapter à la situation et à l’ouverture des frontières. C’est encore vous qui êtes acteurs du suivi et de la mise en œuvre de ce dispositif. Quand je dis, vous, ce sont les personnels de la Santé, les personnels de l’ARASS, les personnels de la plateforme COVID, les personnels en charge du suivi ETIS, les personnels de l’ILM, les personnels de la Présidence et aussi tous les guides sanitaires qui œuvrent dans les communes.J’adresse aussi toute ma gratitude à notre ministre de la Santé, Jacques Raynal, ainsi qu’à sa directrice de cabinet et plus largement à tous les agents de son ministère. Soyez tous remerciés pour cette œuvre collective.

Permettez-moi aussi de saluer la mémoire d’André Tauraa, plus connu sous le nom de Papa Tihota, qui a tragiquement perdu la vie en mai dernier dans un accident alors qu’il revenait de sa mission à l’aéroport.

La préservation des capacités hospitalières a aussi et prioritairement guidé l’ensemble des dispositions gouvernementales mises en œuvre de par le monde.

C’est ainsi qu’avec son hôpital de référence, le Centre hospitalier de la Polynésie française, dont nous avons aujourd’hui le plaisir de partager le Cœur battant dans cette Nef, notre Fenua a pu compter sur une organisation solide et fiable, préparé dès l’activation de son Plan blanc, le 18 mars 2020, a affronté une gestion de crise sanitaire qu’il n’avait pas lui-même connue depuis son installation sur le site du Taaone.

Les temps forts de cette gestion de la crise sanitaire durant l’année 2020 et encore pour cette année 2021, avec au moment où je m’adresse à vous un risque important de dissémination du variant Delta et déjà une reprise des hospitalisations, marquent des conséquences fortes :

  • Sur la prise en charge globale des patients de Polynésie française et notamment pour ceux ayant vu leur prise en charge diagnostique ou thérapeutique retardée ;
  • Sur la dimension budgétaire du coût de cette gestion avec l’aide du Pays ;
  • Sur l’agilité des organisations du CHPF au sein desquelles les professionnels de santé ont montré un engagement remarquable.

Vous aussi, les médecins, les infirmières, les auxiliaires de soins, les personnels d’entretien, vous vous êtes mobilisés, souvent dans des conditions extrêmes pour accueillir, accompagner et soigner nos malades. Vous avez été en première ligne et témoins de la détresse des patients et de leurs familles. Vous vous êtes aussi épuisés à la tâche et je tiens à vous remercier collectivement pour votre implication et votre dévouement.

Trois praticiens hospitaliers, actuellement absents du territoire qui ne peuvent donc être parmi nous cet après-midi, se distinguent pour le travail mené dans les services de première ligne ; j’aurais l’occasion de les décorer dans un autre lieu à leur retour…, mais il me parait important de les associer aujourd’hui dans cette Nef à notre cérémonie :

  • Le Docteur Laure BAUDOUIN, chef du département anesthésie et réanimation du CHPF, en responsabilité du secteur de réanimation CoVID et non CoVID ;
  • Le Docteur Nathalie LECORDIER, responsable de l’unité d’hospitalisation du service des urgences ;
  • Le Docteur Erwan OEHLER, responsable des unités de médecine interne et de cohorting.

C’est à cet engagement remarquable de tous qu’au travers les insignes de l’Ordre de Tahiti Nui, le Pays souhaite marquer sa reconnaissance et ses remerciements aux professionnels des structures de santé de notre Fenua.

A tous, au nom du gouvernement et au nom de tous les Polynésiens, je vous adresse la gratitude du Pays pour ce que vous avez accompli pour la collectivité. Je vous invite à transmettre cette gratitude à ceux qui travaillent à vos côtés et qui ne sont pas là aujourd’hui. Et, bien sûr, puisque nous ne sommes pas sortis de cette crise sanitaire avec l’introduction des variants, il nous faut encore rester mobilisés. Merci pour votre courage à tous.

Liste des vingt récipiendaires élevés au rang de chevalier de l’ordre de Tahiti Nui, le 23 juillet
2021:


Wilma Tehihira épouse Cibard, Psychologue clinicienne à la Direction de la santé

MarieClaire Mou épouse Winter, Educatrice spécialisée, responsable de la
logistique des hébergements accueillant les confinés

Gisèle HuioutuHapaitahaa, Infirmière secteur Urgences

Christiane Ah Scha, Collaboratrice du maire de Punaauia

Line Deligny, Infirmière à la Direction de la santé

Adélaïde Tetuanui épouse Tamaku, Infirmière à la Direction de la santé

Anaïse Bambridge épouse Tapeta, Secrétaire

Leila Ah Sam, Aidesoignante au centre hospitalier de Taaone

Hani Teriipaia, Inspectrice de l’action sanitaire et sociale à l’Agence de régulation
de l’action sanitaire sociale (ARASS)

Mahealani Bernardino, Gestionnairecomptable PC Crise

Daniel Ponia, Responsable des actions sanitaires dans les communes de Polynésie
française et de la mobilisation communautaire

Manutea Gay, Responsable de la plateforme Covid19

JeanLuc Chalons, Technicien de laboratoire

Ariioehau Huri, Infirmier secteur Dialyse

Hervé Varet, Directeur général de l’Institut Louis Malardé

Aito Taharia, Chargé de recrutement / Gestionnaire des ressources humaines à la
Direction de la santé

Clément Camuzet, Infirmier des soins généraux

Jérémie Alby, Médecin au bureau de veille sanitaire

Norbert Faarii, Infirmier secteur Réanimation

Maratai Teihotaata, Chargé de mission à la Présidence

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