Miel de Manuka: quand l’Australie fait de l’ombre aux exportations kiwies…
Ana Martin et Sven Stephan ont acheté l’an dernier un terrain à Somersby, à une centaine de kilomètres au nord de Sydney, pour y installer une cinquantaine de ruches à flanc de colline. Il est planté de Leptospermum scoparium, un arbuste dont les fleurs sont butinées par les abeilles, donnant ce fameux miel de manuka.
« Être apiculteur, c’est un travail qui vous occupe sept jours sur sept. Et les bénéfices sont très limités. Avec le manuka en revanche, les marges sont bien plus importantes », explique Ana Martin.
Le couple d’apiculteurs, qui exploite quelque trois cents ruches réparties sur 400 km le long de la côte de la Nouvelle-Galles-du-Sud, commercialise son miel directement sur les marchés et, de plus en plus, via Internet.
A l’issue de cette première saison à Somersby, le couple a récolté 2,5 tonnes de miel de manuka, précise l’apicultrice.
Vanté par des célébrités telles que l’actrice Gwyneth Paltrow et le joueur de tennis Novak Djokovic pour ses vertus anti-inflammatoires et anti-bactériennes, ce miel couleur foncée peut se vendre plusieurs centaines d’euros le kilo.
Envolée
La pandémie de Covid-19 a fait exploser la demande, propulsant les exportations néo-zélandaises de miel à un niveau record en 2019/20, principalement grâce au miel de manuka (76% de ces exportations).
Une envolée dont ont également bénéficié les apiculteurs australiens, qui produisent aussi, en quantités plus modestes, cette précieuse substance. L’arbuste Leptospermum scoparium, présent en Nouvelle-Zélande, est aussi une espèce endémique en Australie.
Mais le développement de ce miel en Australie pourrait être coupé net. Un groupement d’apiculteurs néo-zélandais a lancé plusieurs recours, notamment en Chine, aux Etats-Unis et dans l’Union européenne, pour déposer le terme manuka et en obtenir l’usage exclusif.