« Notre papa » Maxime Aubry s’est éteint à près de 104 ans
Le Pays et l’Etat sont unanimes pour rendre un vibrant hommage à un homme, héros de guerre et personnage incontournable de la Ville de Faa’a, Maxime Aubry, qui s’est éteint ce matin à près de 104 ans.
Le président Edouard Fritch a appris avec émotion le décès de Maxime Aubry à près de 104 ans.
Au nom de l’ensemble du gouvernement, il salue la mémoire de cet ancien de la France Libre qui a recueilli tous les honneurs de la Nation, jusqu’à la remise de ses insignes d’officier de la Légion d’honneur la veille de son décès.
C’est un grand homme qui disparaît, voué à la Nation mais également à la communauté polynésienne des anciens combattants. C’était une belle personne, à la bonne humeur communicative et qui transmettait facilement ses souvenirs et ses anecdotes sur son riche passé. Il restera dans nos mémoires comme partie prenante de notre histoire commune avec la France.
Le gouvernement s’associe pleinement à la peine de ses douze enfants et nombreux petits et arrières petits-enfants.
——–
Le haut-commissaire, Dominique Sorain, exprime également avec émotion ses sincères condoléances et sa totale compassion à la famille de Maxime Aubry, ancien combattant des forces navales françaises libres et ancien surveillant pénitentiaire principal. Il dresse son parcours.
Par son engagement tout au long de sa vie, il demeure un exemple de courage et de dignité notamment pour les plus jeunes générations.
En 1937, Maxime Aubry est appelé sous les drapeaux pour effectuer son service militaire à la compagnie mixte d’infanterie coloniale de Nouvelle Calédonie, détachement de Papeete. Il est renvoyé dans ses foyers le 15 avril 1939. Le 2 septembre 1939, il est rappelé sous les drapeaux puis démobilisé le 11 août 1940.
Dès le 2 septembre 1940, après le ralliement des Établissements français de l’Océanie au général de GAULLE, il s’inscrit à la mairie pour s’engager dans la France Libre. Il rejoint les forces navales françaises libres le 11 octobre 1941 pour la durée de la guerre.
En 1942, il embarque sur l’aviso Chevreuil, bâtiment sur lequel il fera toutes les campagnes du bâtiment jusqu’à la fin de la guerre.
À bord, le commandant en second lui confie des responsabilités et plus particulièrement au profit des plus jeunes engagés pour calmer les tempéraments les plus agités et remonter le moral des plus mélancoliques et égayer l’atmosphère du bord. Tous ses camarades embarqués disent de lui avec affection « C’était notre Papa ».
Il est rapatrié le 5 mai 1946 avec le grade de quartier-maître de 2ème classe-fusilier.
Le 30 mars dernier, je m’étais rendu auprès de Maxime Aubry, avec le contre-amiral Jean-Mathieu Rey, commandant de la zone Asie-Pacifique et des forces armées en Polynésie française qui lui avait remis l’insigne d’officier de la Légion d’honneur en présence de sa proche famille.
M. Aubry était aussi titulaire de la Croix de guerre 1939/1945 avec citation à l’ordre du régiment, de la Croix du combattant volontaire 1939/1945, de la Croix du combattant volontaire de la Résistance et de la Croix du combattant, du Titre de Reconnaissance de la Nation, de la médaille des services volontaires dans la France Libre et de la médaille commémorative française de la guerre 1939/1945.
Depuis, il n’avait eu de cesse de participer à la vie associative du monde combattant de Polynésie française. Il a toujours aidé et soutenu ses anciens camarades en montrant l’exemple en tant que porte drapeau lors des cérémonies. J’avais pu apprécier sa joie de vivre et son sens de l’engagement
Aujourd’hui, nous rendons hommage à la mémoire de cet homme, à la détermination exemplaire qui honore d’abord sa famille, mais aussi les Polynésiens et la France. Et je tenais ainsi à m’associer à l’hommage qui lui est dû en saluant le parcours d’un homme remarquablement dévoué pour son pays auquel il a beaucoup apporté. Soyons fiers de lui et de ses camarades de combat !