Nouveaux rythmes scolaires: l’échec personnel du ministre Teriipaia
L’annonce, par le ministère de l’Education, du choix définitif des nouveaux horaires scolaires pour chaque commune à peine dévoilée que déjà la communauté éducative est vent debout!
« Colère », « précipitation », « manque de concertation »…, les principales personnes concernées par la réforme des rythmes scolaires en Polynésie française, n’ont pas de mots suffisamment durs pour commenter les conséquences du vote organisé sur le sujet quelques mois plus tôt.
Dans un courrier rendu public -dont nous avons fait état samedi – le représentant à l’assemblée et maire de Pirae, Edouard Fritch, avait déjà donné son sentiment par rapport à la réponse qui lui avait été faite quelques jours plus tôt dans l’hémicycle. Visiblement, dans sa grande suffisance, le ministre de l’Education, Ronny Teriipaia, n’avait pas imaginé qu’il se retrouverait aussi seul aujourd’hui pour défendre sa méthode…
Le principal syndicat enseignant du Premier degré, le STIP-AEP/UNSA, pourtant proche de la majorité au pouvoir, a dénoncé par la voix de sa chef de file, Diana Yeng Kow, une « précipitation et un manque d’anticipation » pour cette réforme aux enjeux importants. Elle a également parle de « vote biaisé », estimant que les enseignants n’avaient pas été suffisamment pris en considération dans cette affaire.
Même son de cloche du côté de la fédération des associations de parents d’élèves (FAPPEP) dont la représentante était dimanche soir sur le plateau de TNTV. A ses yeux, en effet, nombre de parents d’élèves n’auront pas la possibilité de récupérer leurs enfants en temps voulu, ce qui risque à terme de creuser, encore un peu plus, la fracture sociale dans nos îles. En cause, l’absence d’activités périscolaires et surtout, la prise en charge de celles-ci que les communes, en tous cas, n’entendent pas assumer sans compensation financière de la part du Pays.
Quant à savoir enfin si la mise en place des nouveaux horaires aura un impact (positif ?) sur la circulation routière, argument avancé par le ministre, il ne faut pas se leurrer. Il y aura toujours autant du monde sur les routes entre 6h et 7h30, heure de sonnerie des écoles.
A n’en pas douter, la copie du ministre est à revoir. Aura t-il le courage de faire machine arrière…? A moins qu’il n’y soit contraint par le chef du gouvernement, Moetai Brotherson, soucieux de la popularité gouvernementale à une semaine maintenant du premier tour des élections législatives anticipées…