Opération « Manu Ea » pour désengorger la réanimation du CHPf
Un avion médicalisé décolle vendredi soir de Tahiti-Faa’a avec à son bord « huit à dix patients » endormis, sous machine et sélectionnés selon un protocole très strict. Direction: l’île de France en région parisienne. Nom de code: opération »Manu Ea ».
Ce matin, en conférence de presse, le haut-commissaire, Dominique Sorain, en a fait mention dans son propos introductif: « Afin de soulager l’hôpital, un vol médicalisé pris en charge par l’État vient d’être spécialement affrété dans le cadre d’une opération exceptionnelle qui mobilise un avion de ligne et près de quarante professionnels de santé et de la sécurité civile. Jamais une telle opération n’a été menée jusqu’à présent. Certains avaient pensé que la Polynésie était oubliée de la métropole au profit des Antilles. Les semaines qui viennent de s’écouler ont prouvé l’exact contraire. Le président de la République l’avait dit lors de son passage au Fenua : la solidarité nationale fonctionne pleinement en temps de crise sur l’ensemble du territoire, c’est l’esprit même de la République ».
Alors que la Polynésie vient de franchir un pic dans l’épidémie en cours, le recours à cet A350 d’Air Carïbes a, selon le professeur Carly venu tout spécialement de métropole, toute son importance. En effet, si une première bataille a été gagnée, celle de l’accueil d’un grand nombre de malades, la pression sur le service de réanimation du CHPf au Taaone ne va baisser que très lentement. Or, selon les autorités compétentes, « le covid n’a pas chassé les autres maladies » et il est temps aujourd’hui de prendre en compte ce facteur si l’on veut éviter d’autres hécatombes inhérentes à d’autres pathologies aussi graves.