« Pas touche » à la taxe de péage du Port autonome de Papeete

L’établissement public « Port autonome de Papeete » est assis sur d’importantes recettes qu’il entend jalousement garder. Et tant pis pour la lutte contre la vie chère…

Ce constat a été fait, une fois de plus, hier matin à l’assemblée de la Polynésie française lors de l’étude du compte financier 2023 du Port autonome.

« L’autonomie financière totale dont jouit l’établissement repose sur la nature de ses recettes. Celles-ci proviennent essentiellement des droits et taxes perçus sur les navires, les marchandises et autres prestations liées à l’occupation du domaine foncier. Montant total des produits en 2023 : 5 milliards 314 millions 147 mille 506 francs pacifiques », a ainsi relevé la représentante du Tapura huiraatira, Yseult Butcher. Et d’ajouter: « Pour ne parler que de la Taxe de péage qui – quoi qu’on en dise – pèse sur le niveau général des prix en Polynésie française, son rendement s’est stabilisé à 2,5 milliards de Fcfp. Sans compter le reste à encaisser pour un peu plus d’un milliard supplémentaire, découlant d’un changement de comptabilisation opérée en 2021 (…) ».

Partant de là, pourquoi ne pas abaisser, ne serait-ce que temporairement, ce niveau de taxation pour redonner un peu de pouvoir d’achat aux Polynésiens ?

« Niet » a répondu le ministre, Jordy Chan, pour qui « ce n’est pas au programme du gouvernement Brotherson ». Deux raisons ont été invoquées: d’une part, le fait de toucher à une taxe indirecte n’a généralement aucun effet sur le niveau des prix. D’autre part, cette taxe est essentielle au programme d’investissement du Port dont le schéma directeur prévoit 30 milliards de Fcfp à injecter au cours des dix prochaines années.

Ce qui n’empêche pas l’établissement de verser, chaque année, à ses agents de généreuses primes de départ à la retraite…