19 février 2025

Pour J.M Mocellin, les SDF « choquent nos touristes »…

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Le directeur de Tahiti Tourisme, Jean-Marc Mocellin, était l’invité Café jeudi 13 février sur le plateau de Polynésie la 1ère Radio pour commenter les bons résultats de la première industrie du fenua.

Mais surtout, ne parlez plus de l’objectif de 600 000 touristes d’ici à 2033 ! Un chiffre qui, rappelons le, a été sorti du chapeau par le président du Pays, ministre de tutelle, Moetai Brotherson, au début de sa mandature. Et pour cause, cet élément d’appréciation n’est pas « le plus pertinent » estime aujourd’hui le patron du GIE.

Et d’expliquer avec raison: « Vous pouvez avoir un touriste qui reste quinze jours dans un hôtel 5 étoiles et un touriste qui vient quatre jours chez l’habitant. Donc, l’impact économique est différent, et je préfère parler de recettes touristiques. 99 milliards de FCP en 2023 et probablement 100 milliards de FCP en 2024. Cela représente 9% du PIB, c’est 82% de nos importations. Un touriste dépense en moyenne 350 000 FCP hors billet d’avion, par séjour et par personne. L’objectif du Pays est de doubler ses recettes touristiques pour atteindre les 200 milliards de FCP d’ici une dizaine d’années ».

Réalité polynésienne

En revanche, lorsqu’on l’interroge sur l’autre facette, moins reluisante, de Tahiti et ses îles avec sa cohorte de « pauvres », de SDF dans la ville de Papeete mais également de ces façades par toujours très belles à regarder en centre-ville, le directeur du groupement soutient que « Les Sans Domicile Fixe, mais aussi l’urbanisme non renouvelé, les problèmes de circulation automobile dans l’hyper centre-ville de Papeete, cela ne dépend pas du Ministère du Tourisme, mais ce sont des choses qui choquent nos touristes ».

« Choqués ? », le terme est sans doute un peu fort et en complet décalage avec la réalité. Comme si les autres destinations concurrentes comme les Maldives, les Seychelles ou Fidji étaient « plus propres »… Aussi, nier l’évidence des problèmes sociaux en Polynésie française n’est certainement pas une bonne approche de promotion touristique. Surtout, cela va à l’encontre du discours officiel généralement tenu pour encourager une forme d’hébergement plus traditionnel, en pension de famille par exemple, où nos touristes ont le loisir de vivre à la polynésienne contrairement aux services offerts par une hôtellerie de luxe aseptisée.

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