Pouvoir d’achat en panne et tomates à 1020 Fcfp le Kg
Le président du Pays, Moetai Brotherson, est apparu pour le moins embarrassé, mardi soir sur le plateau de Polynésie 1ère, lorsqu’il s’est agi de commenter un reportage sur la cherté du coût de la vie au fenua.
Car, contrairement à ce que prétend la journaliste en plateau: le Pays a bien le pouvoir d’agir sur la production de légumes, et en particulier de tomates ! Et c’est justement par son action, diverse et variée, auprès des exploitants, que les prix seront demain plus abordables pour les consommateurs ! On l’a vu par exemple avec le thon, classé dans la catégorie des PPN (produits de première nécessité) qui parfois est moins cher qu’un simple kilo de tomates vendues à 1020 Fcfp comme c’est le cas actuellement dans certains commerces.
Il faut dire que depuis son arrivée au pouvoir, le nouveau gouvernement s’est focalisé sur la seule suppression de la TVA sociale, censée rendre du pouvoir d’achat aux Polynésiens. On a vu le résultat, le miracle n’a pas eu lieu: non seulement les prix n’ont pas changé, mais surtout les comptes sociaux se retrouvent avec un manque à gagner de 9 milliards de Fcfp que la collectivité a fini par ponctionner dans ses réserves. Pour le reste, le train de mesures fiscales adoptées en fin d’année dernière n’offre que peu de perspectives encourageantes aux consommateurs que nous sommes. A moins de vouloir acquérir un bien dans l’immobilier ou d’être éligible à la prime exceptionnelle exonérée de CST, les autres peuvent toujours attendre…
Mais plus que l’incapacité des pouvoirs publics à stimuler la production agricole locale – qui pourtant est de la seule compétence du Pays, alors que dans un même temps les mêmes dirigeants nous conseillent de manger local, c’est l’agacement perceptible du président face caméra qui interroge ! Moetai Brotherson a visiblement perdu son flegme habituel. Il a beau sourire, sa sérénité n’est plus qu’apparente. Sauf pour ironiser sur une nouvelle union des autonomistes à laquelle il ne croît pas…Mais après huit mois de gouvernance, le voici donc empêtré dans ses multiples promesses de campagne, incapable de les mettre en oeuvre tant il a été vite rattrapé par le principe de réalité.
Alors oui, monsieur le président, la seule choses à laquelle nous allons devoir nous résoudre, c’est attendre. Et vous entendre dire, que cela prends du temps. Mais en avez-vous réellement ?