Pouvoir d’achat et croissance économique: dans l’attente de « solutions viables et pragmatiques »…
Ouverture, ce mardi matin à la Présidence, des Journées prospectives de l’Economie 2023 en présence des forces vives du pays.
En l’absence du président Brotherson, c’est le ministre de l’Economie et des Finances, Tevaiti-Ariipaia Pomare, qui a prononcé quelques mots introductifs à ces travaux dont la restitution est attendue mercredi après midi. Plus d’une cinquantaine d’acteurs économiques parmi lesquels les deux chefs de file des organisations patronales, Olivier Kressmann (Médef) et Christophe Plee (Cgpme), ont répondu volontiers à l’invitation.
« Nous avons souhaité redonner la parole aux acteurs économiques (…) » en vue d’obtenir « l’adhésion de tous » sur les premières mesures concrètes du gouvernement. « Tout le monde attend des solutions viables et pragmatiques (…) on va faire de notre mieux… », a déclaré le nouveau « grand argentier » du fenua, sur lequel pèsent d’énormes espoirs en terme d’amélioration du pouvoir d’achat des Polynésiens.
Dans cette perspective, cinq thèmes (Fiscalité, Prix, Commande publique, Emploi et Secteur primaire) vont être débattus au sein de trois ateliers, et les participants sont invités à faire part de leurs doléances et réflexions diverses sur des questions aussi simples que: comment simplifier la fiscalité des entreprises ? Comment simplifier les procédures d’immatriculation ? Ou encore, comment améliorer l’accès des TPE-PME à la commande publique ?
Mais avant d’entrer dans le vif des sujets, les responsables de l’Institut de la statistique (ISPF) et de l’Institut d’émission d’outre-mer (IEOM) ont exposé les grandes tendances de conjoncture économique. Et force est de reconnaître que la Polynésie française ne se porte pas si mal ! Quand bien même, il aura fallu trois années pour effacer les effets dévastateurs de la crise Covid et regagner les 7 points de PIB (produit intérieur brut) perdus durant la seule année 2020.
S’agissant du bilan du premier semestre 2023, c’est principalement le retour des touristes dans nos îles et l’emploi qui tirent la croissance économique. La majorité des secteurs d’activité enregistre une hausse de leurs chiffres d’affaires, à l’exception de ceux liés à l’industrie et à la production d’énergie. En conséquence de quoi, la masse salariale s’est accrue de 9,6% en un an. Au second semestre, l’avenir apparaît plus « incertain » en dépit d’une détente constatée sur les prix des matières premières et notamment au niveau du cours du baril de pétrole.
« Je crois en l’implication de chacun d’entre vous… » a conclu le ministre des Finances, en guise de message subliminal adressé aux acteurs économiques, partenaires incontournables pour amorcer une baisse des prix dans nos îles. Or, Tevaiti Pomare le sait mieux que quiconque: la suppression confirmée de la TVA sociale ne se répercutera pas automatiquement sur le niveau des prix. En tous cas, les commerçants et importateurs ont déjà annoncé la couleur, réticents qu’ils sont à faire valser les étiquettes considérant que les trois revalorisations successives du Smig à hauteur de 8,4% sur une année, viennent en guise de compensation. Autrement dit, à moment donné, le gouvernement de Moetai Brotherson devra trancher et prendre ses responsabilités en se disant que finalement on ne peut pas faire plaisir à tout le monde !