Privatisation de la FDJ: petits conseils aux boursicoteurs
Un milliard d’euros. Telle est la somme rondelette que l’Etat compte récolter en privatisant la moitié du capital de la Française des jeux (FDJ), le 7 novembre.
A l’issue de cette opération, les finances publiques ne détiendraient plus que 20% de cette société très rentable détenant, entre autres, le monopole sur les jeux de tirage et de grattage.
Vous êtes tenté de miser sur cette entreprise et d’acheter quelques-unes des 191 millions d’actions mises en vente ? Attention, il n’y a pas de martingale gagnante, mais quatre éléments à avoir en tête avant de se précipiter.
L’entreprise est très rentable
C’est un atout pour la vente. Héritière de la loterie nationale créée en 1933, la Française des jeux est une des rares entreprises publiques françaises en bonne santé financière grâce au monopole sur des secteurs très porteurs, comme les jeux de tirage et de grattage mais aussi la vente de paris sportifs en réseau physique. « Nous sommes en situation de nous présenter à de nouveaux investisseurs. Notre croissance est solide et régulière », a ainsi déclaré, à la mi-octobre, Stéphane Pallez, la PDG du groupe.
Avant la privatisation, la société a ainsi fait valoir qu’elle « a engrangé des mises en hausse de 9% au troisième trimestre 2019 à 4,12 milliards d’euros, grâce à l’envol des jeux de tirage », selon Capital et qu’elle table sur une croissance de 7% des mises en 2019. Autre chiffre flatteur : la FDJ, deuxième loterie européenne et quatrième mondiale, a affiché 5% de « croissance en moyenne au cours de ces vingt-cinq dernières années », selon sa patronne citée par Le Parisien. L’an dernier, la société a distribué 130 millions d’euros de dividendes.
Une action gratuite sera donnée pour dix achetées
Argument supplémentaire : pour attirer les petits épargnants et faire de cette privatisation « un succès populaire« , selon les voeu du ministre de l’Economie Bruno Le Maire, il est prévu qu’une action gratuite soit accordée pour dix actions achetées, si ces actions sont conservées durant 18 mois.
En outre, une décote de 2% sur le prix de l’action achetée leur sera appliquée. Un cadeau non négligeable. Mais encore faudra-t-il savoir à quel prix l’action sera mise sur le marché pour voir si l’affaire est réellement intéressante.‘ « On est plutôt dans les dizaines d’euros que dans la centaine d’euros« , a indiqué à ce sujet la PDG du groupe Stéphane Pallez.
L’achat dès l’entrée en Bourse est un pari risqué
Néanmoins, le magazine « Mieux vivre votre argent » conseille de ne pas se précipiter. « Les introductions en Bourse ne sont généralement pas les meilleurs points d’entrée pour devenir actionnaire d’une société », écrit le média spécialisé. « Les banquiers d’affaires tout comme les vendeurs ont souvent tout intérêt à maximiser le prix du cours lors de l’introduction. Mieux vaut donc attendre de meilleures opportunités de valorisation dans les semaines, voire les mois qui viennent« .
Les privatisations ne sont pas toujours de bonnes affaires
Le même magazine rappelle aussi quelques échecs retentissants lors des précédentes privatisations, notamment sur le long terme. « Les déceptions ont souvent été nombreuses. Les 5 millions d’actionnaires individuels ayant souscrit à l’introduction d’EDF en 2005 à un prix de plus de 33 euros doivent s’en mordre les doigts. » En effet, le cours de l’énergéticien français s’élève seulement aujourd’hui, à 15,90 euros.