3 décembre 2024

Produits sucrés, gras, salés, hôtellerie, voyageurs, primo-acquéreurs: tout va augmenter!

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A quelques semaines de la présentation du budget primitif 2025 de la Polynésie française, le ministre de l’Economie et des Finances, Warren Dexter, a dévoilé ce midi sur les antennes de Radio 1 quelques-uns des cadeaux fiscaux concoctés par le gouvernement Brotherson.

Quand on l’interroge sur le caractère « ambitieux » du pack fiscal en gestation, le « grand argentier » du Pays la joue modeste, préférant mettre en avant sa méthode et donc, sa capacité à faire passer la pilule auprès des acteurs économiques.

Quand on lui demande ensuite si la suppression de la TVA sociale, engendrant une perte de 9 milliards de Fcfp, était de nature à rechercher de nouvelles sources de financement, là encore, Warren Dexter répond par la négative. Et pour cause, l’inflation a boosté les rentrées fiscales qui sont au « top » de l’aveu même de l’intéressé.

Mais alors, à quoi bon ponctionner davantage dans la poche des Polynésiens ?

Le ministre de l’Economie a tout d’abord confirmé une prochaine augmentation du taux de TVA, de 5 à 16%, sur les produits sucrés mais également gras et salés, pour mener la bataille contre l’obésité. La liste des produits « nocifs » pour la santé devrait être étendue graduellement. A entendre Warren Dexter, cette « surtaxation a du sens, cela ne me pose pas de problèmes! » Alors même que la TCP sur le sucre, en vigueur depuis 2001, puis réformée en 2018, rapporte déjà la somme rondelette de 1,5 milliard de Fcfp.

Le ministre a également confirmé l’entrée en vigueur d’une taxe sur les voyageurs. Qu’ils soient internationaux ou résidents en vacances. « On ne fait qu’appliquer ce qui était déjà prévu dans la feuille de route pour le développement touristique 2024-2030. » La Polynésie française rejoindrait ainsi d’autres pays comme la Nouvelle-Zélande qui vient d’ailleurs de tripler la sienne tout récemment. Le montant de cette taxe est encore à l’arbitrage du ministère de tutelle, c’est à dire Moetai Brotherson, et ce sont les compagnies aériennes qui auront le mauvais rôle de la collecter au travers la vente des billets d’avion. Et Warren Dexter d’ajouter: « 5000 Fcfp sur un billet à 100 000, 200 000 ou 300 000 Fcfp…ça ne change pas grand chose ».

Parallèlement, ses équipes travaillent à une refonte des taxes hôtelières, « un mille feuilles » qui verrait pas conséquent la suppression de la Redevance de promotion touristique (RPT) qui, bon an mal an, rapporte environ 1 milliard de Fcfp au budget général. A la place, Warren Dexter imagine un taux intermédiaire à 9% au lieu de 5% actuellement dans la grande hôtellerie internationale. Sur ce point, Warren Dexter ne cache pas qu’il est temps de mettre à contribution les sociétés qui enregistrent actuellement des profits record après une hausse fulgurante du revenu moyen par chambre (RMC). Seules les pensions de famille passeraient au travers des mailles pour ne pas entraver leur promotion.

Enfin, alors que le projet d’impôt sur le patrimoine immobilier semble avoir été remisé au calendes grecques, alors même qu’il répond à un véritable objectif de justice fiscale, en revanche, le ministre promet la suppression du régime de primo-acquéreurs qui, à ses yeux, ne se justifie pas.

Pour un gouvernement et une majorité qui annonçaient des lendemains plus radieux, c’est vraiment mal parti!

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