Quand la dette publique de la France (98,4% du PIB) inquiète le FMI…
Le Fonds monétaire international (FMI) tire la sonnette d’alarme. L’organisme international met en garde la France au sujet de sa dette publique jugée « trop élevée ». « S’il n’existe pas de risque immédiat, car le niveau actuellement bas des taux d’intérêt suggère qu’une dette plus élevée peut être tenable au stade actuel, le niveau élevé de la dette n’offre guère de quiétude », souligne le FMI dans ses perspectives économiques actualisées pour la France.
Dans ces conditions, « il est nécessaire de procéder à un effort budgétaire structurel ambitieux afin de placer la dette sur une trajectoire ferme à la baisse », ajoute l’organisation internationale. Selon le FMI, qui maintient inchangée sa prévision de croissance pour la France en 2019, à 1,3%, l’économie tricolore « reste résiliente », « en partie grâce aux réformes importantes qui ont été mises en oeuvre ces dernières années ».
Mais « les risques extérieurs ont augmenté, et les problèmes structurels persistent », souligne l’organisation internationale, qui cite, outre la « dette publique et privée élevée », une « croissance atone de la productivité » et un « chômage structurel encore élevé ». Pour cette raison, « un consensus social autour des réformes est nécessaire afin de s’attaquer aux défis économiques de long terme de la France et de renforcer la résilience aux chocs », ajoute l’organisme pour qui un « effort soutenu doit être consenti ».
Une batterie de mesures pour préserver les finances publiques
Pour le budget de l’année prochaine, en cours d’élaboration, « cela implique de prendre des mesures d’assainissement qui compensent les mesures d’allègement fiscal d’avril dernier », annoncées par Emmanuel Macron à l’issue du grand débat national, insiste-t-il. Selon le FMI, plusieurs réformes prévues par le gouvernement devraient permettre de « préserver la viabilité des finances publiques françaises« , à l’image de la réforme de la fonction publique, de la réforme des retraites ou de la réforme des allocations chômage, susceptible de « produire des économies budgétaires à travers une révision des règles de calcul ». Mais des mesures supplémentaires sont proposées, comme la réduction des coûts de la santé, un meilleur ciblage des prestations sociales, ou encore « la fusion de petites municipalités » et « l’élimination de doubles emplois entre les fonctions des collectivités locales » et de l’Etat.
« Un consensus social autour des réformes prioritaires est essentiel pour en assurer le succès, au profit de tous les citoyens et des générations futures », reconnaît toutefois le FMI. Dans son programme de stabilité budgétaire, présenté mi-avril, le gouvernement a revu à la baisse ses objectifs de réduction du déficit et de dette publique d’ici 2022, en raison du ralentissement de la croissance et des mesures décidées face au mouvement des gilets jaunes.
Selon Bercy, le déficit public devrait ainsi atteindre 3,1% du PIB cette année, puis 1,2% en 2022. La dette publique devrait quant à elle passer de 98,4% en 2018 à 96,8% en 2022, soit une baisse de 1,6 point de PIB, alors que l’exécutif promettait jusque-là une baisse de cinq points.
Source: Yahoo actualités