Réforme des retraites: les sénateurs vont devoir s’aligner…
Au palais du Luxembourg, on a du mal à avaler la remise en question du régime de retraite des sénateurs. Certains y voient un coup bas venu de l’Élysée.
C’est une colère feutrée, mais une colère tout de même. Les sénateurs ont du mal à avaler la remise en question de leur régime de retraite après le renoncement d’Emmanuel Macron à la sienne et les annonces des députés de la majorité qui souhaitent « intégrer le régime universel immédiatement ».
Feront-ils eux aussi montre d’une telle exemplarité alors qu’Édouard Philippe a prévenu devant le Cese que tous les élus de la République seront logés à la même enseigne ? Évidemment, Gérard Larcher a annoncé que ses pairs « adapteront leur régime autonome de retraite »… après la promulgation du texte qui doit être examiné en conseil des ministres le 22 janvier puis discuté à l’Assemblée nationale courant février. Mais pas question de se précipiter sous la contrainte de l’exécutif ! D’autant que le gouvernement n’a pas les moyens juridiques de mettre la main sur les excédents de la caisse des sénateurs.
« C’est un retour de boomerang »
En effet, s’ils sont obligés de battre en retraite pour ne pas alimenter l’idée d’une caste privilégiée en ces temps d’antiparlementarisme aigu, nombre de sénateurs considèrent leurs 2 190 euros net mensuel après un seul mandat de six ans comme légitimes. Et aiment rappeler que certaines inégalités sont plus justifiées qu’elles n’en ont l’air. S’ils touchent beaucoup plus que les 664 euros dont bénéficient les députés pour un mandat de cinq ans, c’est parce qu’ils cotisent davantage (à hauteur de 15,5 %) pour leur retraite. Et qu’ils ont une gestion saine de leur caisse alors que le régime des députés (qui sont à 10,5 %) est en déficit chronique.
« Ce n’est pas un métier, sénateur. On ne fait pas ça à vie. On a créé ce système pour compenser le travail réalisé (…)
Source: Yahoo actualités