20 novembre 2024

Rencontres du 1er mai avec le gouvernement: « C’était gentil… »

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L’expression employée par le patron de la CSTP-FO, Patrick Galenon, pour qualifier les rencontres du 1er mai organisée à la Présidence, en dit long sur ce qu’il pense du gouvernement Brotherson…

Et ce n’est pas le plat de lentilles servi à ses hôtes par le locataire de l’ancienne caserne coloniale qui va contribuer à réchauffer l’ambiance entre les partenaires sociaux et les nouveaux maîtres du pouvoir.

Pour le syndicaliste, il n’y a pas photo: « Les échanges étaient cordiaux mais ce ne sont pas les réponses que l’on attendait aux six revendications » posées sur la table. Lui, comme d’autres d’ailleurs, en a marre d’attendre que les élus réfléchissent, se concertent et multiplient les séminaires. Ce qu’il perçoit comme de la « réunionnite aigüe ».

Ne serait-ce que sur la question de la vie chère, le compte n’y est plus! A ses yeux, en effet, les salariés ont perdu beaucoup trop de pouvoir d’achat. Maintenant, ça suffit. Car désormais, au motif de l’inflation importée, contre laquelle personne ne peut rien, ni même le président du Pays, un autre grief ressurgit: celui des marges des importateurs jugées excessives, de l’ordre de 300 à 400%, et autres acteurs économiques qui se gavent sur le dos des consommateurs. Message reçu cinq sur cinq: il n’est plus interdit de parler de la sacro-sainte liberté des prix.

6% de hausse des salaires: « Impossible » dit Crolas

Toujours est-il que si rien n’est fait pour empêcher les prix d’augmenter, Patrick Galenon prévient: ce sera « 6% d’augmentation des salaires » pour tout le monde. Un niveau de revalorisation « impossible » lui a t-on aussitôt répondu sur le plateau de Polynésie 1ère, le soir même, par la voix de la ministre en charge de la Fonction publique, Vannina Crolas. Et pour cause, un tel renchérissement du coût du travail en Polynésie pourrait être fatal à la dynamique de créations d’emploi observée depuis deux ans maintenant.

Même son de cloche renvoyé par l’émissaire du gouvernement s’agissant des autres thèmes évoqués par les syndicalistes comme la création d’une « caisse de chômage » pour les personnes ayant involontairement perdu leur emploi ou encore la situation des faux patentés. Dans le premier cas, ce n’est pas d’actualité; tout au plus, des discussions tripartites vont pouvoir s’engager pour le cas particulier des travailleurs d’Interoute ou de la Somac. Quant au salariat déguisé privilégié par quelques employeurs peu scrupuleux, Vannina Crolas botte en touche en appelant « au sens des responsabilités de chacun ».

En somme, le gouvernement Brotherson fait la démonstration de toute son impuissance. « Personne n’est parfait… », a même osé déclarer la ministre. Celle là même qui continue de se réfugier derrière de prétendus « problèmes structurels » dont la nouvelle majorité a hérités. Toujours la même rengaine! En attendant de renverser la table, nos dirigeants patinent. Ce qui a le don d’agacer nos syndicalistes qui posent un ultimatum: dans un mois et demi, soit juste avant les Jeux Olympiques à Teahupoo, si rien n’est fait, ce sera la grève générale. L’Etat est prévenu.

 

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