Réponse cinglante du Tapura au sénateur Nuihau Laurey
Comme on pouvait s’y attendre, le Tapura huiraatira (parti majoritaire présidé par edouard Fritch) n’a pas tardé à réagir à l’interview accordée à nos confrères de Radio 1 par la sénateur, représentant à l’assemblée de la Polynésie française, Nuihau Laurey.
Il faut dire que le parlementaire, ex-ministre des Finances sous le gouvernement Fritch, n’y a pas été de mains mortes pour critiquer l’exécutif en place, expliquant entre autres que « les mesures (ndlr: pour pallier les effets de la crise du Covid-19) ne sont pas à hauteur des enjeux ».
On savait que Nuihau Laurey n’était plus tellement en phase avec les décisions prises par le Pays, mais cette fois-ci il franchit un point de non retrour, reconnaissant au passage: « Je me demande ce que je fais encore au Tapura ».
Aussi, réponse cinglante du tac-au-tac de ses ex-amis de la politique polynésienne qui l’invitent désormais à aller jusqu’au bout de sa démarche en quittant le parti.
Voici donc le communiqué du Tapura publié dans son intégralité.
« Interviewé par Radio1, le sénateur Nuihau Laurey se pose en donneur de leçons vis-à-vis du gouvernement qui n’anticiperait pas suffisamment les conséquences de la crise économique liée au Covid 19.
Contrairement au sénateur, le gouvernement ne passe pas son temps à surfer sur la vague médiatique mais travaille, de concert avec les partenaires sociaux, à la gestion de cette crise afin d’en minimiser l’impact.
Nuihau Laurey a eu une idée : il faut lancer un emprunt massif ! C’est, en d’autres termes, ce que le président Edouard Fritch a déjà annoncé la semaine dernière en estimant, comme depuis le début de la mandature, que la Polynésie devait avant tout ne compter que sur elle-même. Le sénateur n’a rien entendu, étant sans doute trop occupé à déterminer à l’angle de la vague pour se désolidariser de la majorité.
Ce qui est certain, c’est que Nuihau Laurey, confiné dans sa bulle, ne s’est pas occupé d’user de ses prérogatives de parlementaire pour aider la Polynésie française. D’ailleurs, à part cumuler ses indemnités de sénateur et de représentant à l’Assemblée de la Polynésie, il ne laissera à peu près rien dans son bilan d’élu.
Nuihau Laurey a sans aucun doute raison de s’interroger sur son appartenance au Tapura Huiraatira. Qu’il ait donc le courage de quitter le parti et, pour être conforme à ses dons de moralisateur public, de rendre ses mandats pour exercer tous ses talents de conseil dans le privé. »