Réponse de V. Bruant à E. Tevaahitua: « Le solde migratoire de la Polynésie est négatif »
L’immigration en Polynésie française était au coeur d’une question orale posée ce jeudi matin à l’assemblée par la représentante du Tavini huiraatira (parti indépendantiste), Eliane Tevaahitua. Réalité ou fantasmes ? Réponse.
Sommes-nous envahis par les métropolitains ? Les Français de l’hexagone portent-ils atteinte à l’emploi local et à la capacité d’embauche de jeunes Polynésiens ? C’est ce que semble croire l’élue indépendantiste. Dans un contexte d’échéances électorales importantes, la tentation est grande en effet d’insinuer dans l’esprit de la population que le gouvernement ne fait rien face à cette prétendue « vague migratoire ».
D’autant qu’il ne faut faut pas faire d’amalgame ! « Des Français de métropole qui viennent en Polynésie, ce n’est pas de l’immigration. Et l’inverse est aussi valable, un Polynésie qui va en métropole, ce n’est pas un immigré non plus », a d’emblée asséné la ministre du gouvernement d’Edouard Fritch.
Ceci en réponse à Eliane Tevaahitua qui soulignait dans sa question que « nous assistons, également sur les réseaux sociaux, à l’émergence de groupes d’entraide dont la vocation affichée est de promouvoir l’expatriation des métropolitains dans notre pays et de faciliter leur installation permanente au fenua ».
Une chose est sûre: la représentante et la ministre en charge du Travail, Virginie Bruant, ne disposent pas des mêmes chiffres! Alors que la première annonce que « les données issues du recensement de 2017 confirment cette tendance migratoire haussière », la seconde donne une version différente: « Avant 2000…14% de la population était née hors de Polynésie. En 2007, c’est 13%. En 2021 et 2017, c’est 11% ».
Surtout, autres chiffres à l’appui, et comme l’Institut de la statistique (ISPF) l’a maintes fois démontré, il apparaît que « le solde migratoire de la Polynésie est négatif ». Autrement dit, nous comptabilisons plus de gens qui quittent le territoire que ceux qui débarquent à Tahiti.
En conclusion, la ministre soutient que « nous ne servirons pas les Polynésiens en leur proposant un « avenir fermé ». Nous ne les protégerons pas en établissant autour de nos îles un barrage qui autoriserait toutes les facilités et démagogies fatales. Nous voulons une Polynésie forte dans un monde ouvert ».
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