Séance avortée à Tarahoi: le Tapura décèle un « malaise profond »
Le Tapura huiraatira tire les conclusions de la séance avortée ce matin à l’assemblée de la Polynésie française, décelant au passage un malaise profond au sein de la majorité.
Convoqués ce mardi 1ᵉʳ avril à 9h pour une séance extraordinaire de l’Assemblée de la Polynésie française, les élus du groupe Tapura Huiraatira ont, comme à leur habitude, répondu présents. Malheureusement, à 10h45, le président de séance a été contraint de constater l’absence de quorum. Malgré ses trente-huit représentants, le Tavini Huiraatira n’a pas été en mesure de réunir les vingt-neuf élus nécessaires pour ouvrir la séance, une première depuis plus d’une décennie.
Ce blocage institutionnel soulève plusieurs préoccupations graves.
Un manque flagrant de mobilisation
Plusieurs représentants du Tavini sont actuellement en déplacement dans les îles, préférant visiblement les visites de terrain à leurs obligations législatives.
Des dissensions internes
La séance devait permettre l’examen d’un collectif budgétaire conséquent et d’un texte sur la revalorisation des salaires des agents de catégorie D. Il semble que des désaccords persistants divisent la majorité sur ces sujets essentiels.
Un boycott assumé ?
Selon nos informations, certains élus du Tavini auraient volontairement choisi de ne pas siéger, rendant impossible le travail de l’Assemblée et privant les Polynésiens de décisions attendues.
Fait notable et particulièrement révélateur du désordre régnant au sein de la majorité : Oscar Temaru, président du groupe Tavini Huiraatira, ni Antony Géros, président de l’Assemblée, n’étaient présents en salle au moment de l’ouverture de la séance, alors même qu’ils participaient tous deux au comité de majorité qui s’est tenu juste avant. Une absence pour le moins troublante, voire inquiétante.
Face à cette situation, le président de séance, Ueva Hamblin, a été contraint de suspendre les travaux et de convoquer une nouvelle séance pour le mercredi 2 avril.
Le groupe Tapura Huiraatira déplore cette démonstration inquiétante d’impréparation et de désunion au sein de la majorité. Ce dysfonctionnement révèle un malaise profond entre le président de l’Assemblée et le président du Pays, et jette une ombre sur la capacité du Tavini à gouverner de manière stable et cohérente.
Nous regrettons également le manque de respect affiché à l’égard non seulement des 16 élus Tapura, présents ce matin, mais aussi des 3 représentants non-inscrits de A Here Ia Porinetia, eux aussi mobilisés.
Plus que jamais, le Pays a besoin d’une majorité capable d’assumer ses responsabilités et de travailler dans l’intérêt général, pas d’un gouvernement paralysé par ses propres divisions internes.
