Solution trouvée au fenua pour les quatre stagiaires lauréats des concours de l’enseignement
Tout est bien qui finit bien pour les quatre Polynésiens lauréats des concours de recrutement de l’enseignement qui, initialement, devaient partir en stage en métropole. Finalement, quatre lieux de stage au fenua ont été créés et proposés aux intéressés lors de leur entretien avec la ministre de l’Education, de la jeunesse et des sports. Mais il n’en reste pas moins qu’un petit recadrage s’avère nécessaire…
En effet, durant cette rencontre, la ministre a tenu à rappeler plusieurs points :
– L’océanisation des cadres dans l’enseignement en Polynésie française fonctionne très bien depuis près d’une décennie. Il en résulte une baisse constante des enseignants mis à disposition en provenance d’autres territoires et une augmentation forte d’enseignants titulaires polynésiens. Certains enseignants ont suivi leur formation universitaire en métropole, d’autres en Polynésie française.
– Tous les jeunes Polynésiens ayant suivi leur formation en métropole ou en Polynésie, ayant été titularisés à l’issue de leur stage et ayant fait la demande d’affectation en Polynésie française ont obtenu un poste en tant que titulaire. Les jeunes Polynésiens titulaires sont systématiquement prioritaires par rapport aux professeurs extérieurs au fenua demandant une mise à disposition en Polynésie française. Il en est de même pour les personnels de direction et d’inspection. M. Routhier du Snetaa-FO ne peut pas ignorer ces dispositions puisqu’il est élu et participe chaque année aux commissions préfigurant le mouvement des enseignants.
– A la différence de ce qu’affirme le communiqué du Snetaa-FO, tous les Polynésiens qui ont demandé un centre d’intérêt matériel et moral (CIMM), l’ont obtenu si tant est qu’il veuille bien fournir un dossier complet et dans les délais prévus par l’administration. Les critères pour obtenir un CIMM sont connus, ils sont au nombre de sept et les demandeurs les connaissent en remplissant leur dossier dématérialisé. Tous les dossiers sont étudiés à partir de trois critères réunis.
– Depuis plusieurs années, le ministère en charge de l’éducation et la DGEE alertent les étudiants de l’UPF et de l’ESPE sur la saturation de certaines disciplines d’enseignement. Ces disciplines comme celles auxquelles appartiennent ces quatre professeurs stagiaires (électrotechnique et biotechnologie en lycée professionnel) sont saturées depuis plusieurs années et ne peuvent plus accueillir ni stagiaire, ni titulaire, ni MAD (personnel mis à disposition). La baisse continuelle démographique des jeunes Polynésiens scolarisés depuis plusieurs années va accentuer cette situation dans les années à venir.
– Les futurs fonctionnaires d’autres administrations publiques qui passent des concours nationaux sont tout à fait conscients que la Polynésie française ne pourra pas les accueillir au début de leur carrière. Ils partent en métropole se former. Il en va de même pour les candidats aux concours nationaux de l’enseignement sur des disciplines saturées, identifiées et connues.
La crise sanitaire Covid ayant eu pour conséquence la suppression des oraux d’admission de certains concours en ne recrutant qu’à partir des notes d’écrit a vu la réussite de quarante-cinq jeunes Polynésiens aux différents concours de l’enseignement (CAPES, CAPEPS, PLP, CPE…). A ce jour, quarante-et-un stagiaires sur quarante-cinq ont pu être affectés dans les collèges et lycées de Tahiti et Moorea, seules îles possibles d’affectation pour que ces professeurs stagiaires suivent leur formation à l’école supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE).
Les quatre professeurs stagiaires affectés en métropole ont été reçus par la DGEE pour faire le point sur leur situation personnelle et le directeur général a rencontré les chefs d’établissement des seuls lycées professionnels dispensant ces enseignements sur Tahiti Moorea. Il a été de nouveau constaté que l’organisation pédagogique et les heures disponibles dans ces établissements scolaires ne permettaient pas l’accueil satisfaisant de ces quatre professeurs stagiaires pour une bonne formation pour leur futur métier d’enseignant.
Cependant, eu égard à la situation sanitaire des lieux d’affectation de ces professeurs stagiaires en métropole, la ministre a décidé d’entamer les moyens destinés au remplacement des enseignants absents durant l’année scolaire pour demander à la DGEE de créer quatre lieux de stage dans ces disciplines. Elle précise que ces établissements n’ont initialement pas besoin de ces heures et que cette opération engendre une réorganisation de leurs emplois du temps à quelques heures de la rentrée ainsi qu’une surconsommation au détriment du remplacement des enseignants.
Source: Gouvernement