12 septembre 2024

Tapis rouge pour les opérateurs de logements intermédiaires

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A travers l’adoption par 56 voix « pour », ce jeudi matin à l’assemblée de la Polynésie française, d’ un projet de loi du pays portant modification de la loi du pays n°2017-32 du 2 novembre 2017 définissant les conditions et critères d’attribution des aides financières, des avances et prêts et d’octroi des garanties d’emprunt aux personnes morales autres que les communes, le gouvernement de Moetai Brotherson entend stimuler la construction de logements intermédiaires dans nos îles.

Sur le principe, c’est une bonne nouvelle tant ce type d’habitation qui fait cruellement défaut, s’adresse majoritairement à des ménages de classe moyenne dont les revenus (généralement compris entre 2 et 4 Smig) ne sont pas assez bancables pour espérer obtenir un toit sur le marché libre, et à l’inverse, trop élevés pour le logement social. Même du côté du Tavini, on est bien conscients qu’aujourd’hui, devenir propriétaire est devenu un rêve presque inaccessible pour nombre de jeunes polynésiens.

Seul regret, l’absence de chiffres communiqués aux élus sur le nombre de logements intermédiaires en projet ou en voie d’être livrés. Ce à quoi le président du Pays, ministre de tutelle, a répondu en affirmant que la filiale Arana dispose « dans son portefeuille propre 366 logements à construire pour la période 2024-2028 ».

Dans la pratique maintenant, l’opposition a fustigé ce coup de pouce apporté aux opérateurs privés de logement social et en particulier à la plus connue, Arana, filiale de l’Office polynésien OPH. Et l’élue du Tapura huiraatira, Tepuaraurii Teriitahi, de déclarer sur ce point: « Cela nous apparaît extrêmement dangereux en terme d’équilibre budgétaire pour la collectivité puisque le texte prévoit la garantie du Pays à 100% sur un montant cumulé d’emprunt maximal de 2 milliards de Fcfp par opérateur. Etant entendu que cette faculté donnée aux opérateurs privés ne porte que sur des prêts règlementés ».

Dans les faits, précisons que chaque garantie d’emprunt de ce niveau se traduira inéluctablement par une provision obligatoire dans le Fonds d’investissement et de garantie de la dette, le FIGD, à hauteur minimale de 20%, ce qui représente 400 millions de Fcfp. Cette garantie, qui plus est, durera le temps de l’emprunt, sur du très long terme comme il est d’usage avec la Banque des territoires, pouvant aller jusqu’à 50 ou 60 ans.

Toujours est-il que ce dispositif ne règlera en rien les difficultés actuelles de l’OPH à répondre aux demandes de logements sociaux pour les familles les plus démunies. 6 000 dossiers – dont 4000 en habitat groupé – sont toujours dans les tuyaux et aucun nouveau projet de construction n’est sorti des cartons depuis le début de la mandature.

Photo d’archives

 

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