Tarahoi: quand le Tavini pose des questions orales dérangeantes…
Les représentants de la nouvelle majorité à l’assemblée de la Polynésie française ont appris à leurs dépends le 13 juillet dernier, lors de la troisième et dernière séance de la session administrative, que toutes les questions orales n’étaient pas bonnes à poser au gouvernement Botherson.
Du coup, les élus du Tavini huiraatira ne savent plus sur quel pied danser! D’un côté, le président du Pays leur reproche en public une certaine passivité coupable face, il est vrai, à une minorité qui fait feu de tout bois; de l’autre, ils se font tirer les oreilles avant le début de la séance, au point de devoir retirer leurs demandes d’explications légitimes.
Sur les quatre questions du camp bleu figurant à l’ordre du jour de la dernière séance plénière, seulement deux seront maintenues. Exit les interrogations de Heinui Lecaill concernant l’attribution des logements étudiants! Idem pour celles de Teremuura Kohumoetni-Rurua s’agissant de la prochaine rentrée scolaire. Deux questions auxquelles était censé répondre le ministre de l’Education, Ronny Teriipaia.
Pourtant, ces questions avait tout leur intérêt. A commencer par la première: « De quel ministère dépendent les logements étudiants du Pays ? De votre ministère ou de celui du Logement ? » Il faut dire que la rareté des places disponibles (350) engendre certaines crispations, voire de la frustration, chez les futurs universitaires. Mais pas seulement, Heinui Lecaill met l’accent également sur le manque de lits à l’internat du lycée Paul Gauguin. Une extension qui serait, selon lui, la bienvenue. Or, sur tous ces points, le ministre-agrégé s’est muré dans le silence.
Serait-il coincé aux entournures…? Probablement. Et pour cause, selon nos informations, il semble que l’attribution des logements étudiants ait déjà favorisé les élèves de certaines communes, comme Papara par exemple, au détriment de ceux des îles éloignées pourtant prioritaires dans ce type de dispositif. Quand on sait que Béatrice Legayic, en pôle position pour reprendre la suite de Sonia Putai, préside la commission du Logement à l’assemblée, on comprend mieux les soupçons de favoritisme qui planent sur Tarahoi.
Quant à sa collègue Kohumoetini-Rurua, elle soulève également un certain nombre d’autres problématiques liées à la sphère éducative comme, par exemple, celle liée à l’absence d’enseignants en poste et aux moyens de les remplacer. Elle revient en outre sur la réforme de l’éducation et notamment la réduction du nombre d’heures de classe hebdomadaires déjà en application dans l’hexagone. Le ministre avait déjà exprimé le voeu d’établir un dialogue avec les parties concernées, aussi la représentante Tavini souhaite obtenir un calendrier des futures rencontres afin d’aboutir au plus vite sur ce dossier. Mais là encore, le ministre ne nous en dira pas davantage.
On savait que les premières semaines du gouvernement Brotherson étaient « poussives », mais à ce point…
Photo d’archives
