Taxe de solidarité sur les billets d’avion: nouveau coup dur pour le tourisme polynésien ?
Les vols au départ de France métropolitaine et à l’arrivée pourraient être un peu (beaucoup) plus taxés par la nouvelle loi de finances pour 2025.
Selon la Fnam, la fédération patronale du transport aérien, la taxe Chirac ou taxe de solidarité sur les billets d’avion (TBSA) pourrait aller jusqu’à tripler, passant de 460 millions annuels actuellement à 1,5 milliard d’euros en 2025.
Deux configurations possibles, soit la hausse est intégrée à la loi de finances présentée jeudi au Parlement. C’est peu probable. Ou alors, elle pourrait faire l’objet d’un amendement présenté par le gouvernement ou par un parlementaire de la majorité au cours de la session. La taxe serait alors évoquée jeudi lors de la conférence de presse de présentation de la loi de finances.
Cette hausse considérable n’a pas fait l’objet d’une étude d’impact, par exemple sur les passagers qui seront tentés de voyager dans le monde via Londres, Francfort, Munich, Madrid, etc. Et éviteront Paris avec le prix de ses billets d’avion. Même les milieux généralement bien informés n’étaient pas dans la boucle. Bercy a piloté l’opération, fixant même la hausse avant que le nouveau ministre des Transports, François Durovray, ne soit nommé. Il n’a pas eu son plan de vol avant de décoller…
Initialement introduite en France en 2006 par Jacques Chirac afin de financer la lutte contre le sida en Afrique, la TBSA a progressivement évolué pour permettre d’obtenir des financements plus variés en taxant via ce biais les transporteurs aériens. Elle était reversée à l’ONG Unitaid, peut transparente sur l’utilisation des fonds. Initialement trente pays s’étaient engagés à mettre en place cette taxe mais, en 2013, seuls neuf pays appliquent cette taxe sur les billets d’avion : le Cameroun, le Chili, la République du Congo, la France, Madagascar, le Mali, Maurice, le Niger et la Corée du Sud. Plusieurs pays, dont la France, utilisent cette taxe pour abonder des budgets d’État comme celui de l’Aviation civile.
La TBSA, indexée sur la classe de voyage et la distance, intégralement répercutée sur le prix du billet du passager. Pourrait ainsi être augmentée de 8 à 25 euros pour un trajet de plus de 5 000 kilomètres effectué en classe économique et de 63 à 200 euros pour un vol long-courrier en classe affaires. Ainsi serait taxé un vol non-stop Paris Pékin. En revanche, un vol Paris-Francfort-Pékin ne serait taxé qu’une dizaine d’euros correspondant au vol France-Allemagne.
source: Le Point-Yahoo actualités