Territoriales: « C’est pour le Pays que nous le faisons ! »
Moins de vingt-quatre heures après le dépôt de la nouvelle liste scellant la plateforme autonomiste entre le Tapura huiraatira et le Amuitahiraa o te nunaa maohi en vue du deuxième tour des élections territoriales, leurs présidents respectifs, Gaston Flosse et Edouard Fritch, ont fait une déclaration ce mercredi matin dans le hall de l’assemblée de la Polynésie française pour justifier leur choix.
En présence de nombreux co-listiers des deux mouvements politiques, Gaston Flosse a eu la primeur d’expliquer les raisons de ce regroupement des forces qui, « plus qu’une simple réconciliation », il s’agit ici de faire barrage aux indépendantistes. « C’est pour le Pays que nous le faisons » a t-il martelé à plusieurs reprises, adressant au passage de nombreuses piques à l’adresse du Tavini et notamment de celui qui se destine à la Présidence du Pays, si d’aventure, les Bleus l’emportent le 30 avril prochain.
Autant dire tout de suite que ce n’est pas à un « Vieux lion » que l’on apprend à faire des grimaces! Pour G. Flosse, contrairement aux apparences, « il n’y a pas de cassure au Tavini entre les jeunes et la vieille garde, c’est un jeu qui ne vise qu’à nous tromper pour mieux arriver à leurs fins ». Même s’il reconnaît au passage que Moetai Brotherson est « un bon stratège »…
Sur un plan plus personnel et affectif, c’est avec une émotion palpable que le président du Amuitahira a déclaré: « J’aurai eu du mal à partir avec cette déchirure au coeur! » A savoir que la sagesse et l’intérêt supérieur du Pays ne pouvaient que conduire à une telle réconciliation entre deux hommes qui se connaissent parfaitement après avoir cheminé près de trente années durant, ensemble, dans la vie politique et sur le plan familial. Une « déchirure » partagée par Edouard Fritch qui, plus philosophiquement parlant, a rajouté: « Seules les montagnes ne se rencontrent pas! »
Le chef de l’actuelle majorité est rentré plus en détails sur cet accord de partenariat qui n’a qu’un objectif: « Gagner en faisant barrage aux séparatistes! »
Il est ensuite revenu sur les résultats du premier tour des élections, dimanche dernier. Certes, le Tavini est arrivé en tête mais avec seulement 35% des suffrages, ce courant reste très minoritaire. Mais là où Edouard Fritch n’est pas dupe, c’est lorsqu’il entend Moetai Brotherson soutenir que « la question institutionnelle n’est pas d’actualité… ». Au contraire, a dit Edouard Fritch, « c’est l’élément central de leurs ambitions ».
Maintenant, sur le fond, « nous nous retrouvons sur les grands sujets de société…protéger les plus faibles, que chacun ait une vie plus digne et décente, résoudre la problématique du foncier, lutter contre la vie chère », a indiqué le chef du gouvernement. Avant de concéder: « Seul point de divergence, la CST-S plus communément appelée « TVA sociale ». Rappelons que depuis son instauration, elle est très décriée parmi la population tant elle constitue un facteur inflationniste. Raison pour laquelle Edouard Fritch s’est d’ores et déjà engagé à réduire cette taxe à 0,5% (au lieu de 1 % actuellement) et qu’au « début de 2024, elle puisse disparaître de la mémoire des Polynésiens ». Il ne restera plus qu’à trouver les moyens d’atteindre, dans un délai raisonnavble, son équilibre financier.
Enfin, le président Fritch a remercié celles et ceux du Tapura huiraatira qui ont accepté de s’effacer pour laisser la place à quatre nouveaux co-listiers du Amuitahiraa. Ainsi, dans la section 1, Romilda Tahiata, élue de Moorea, disparaît de la liste au profit de Pascale Haiti. Dans la section 2, Patricia Lenoir est remplacée par Katty Taurua. Dans la section 3, Teva Bernardino (11ème) s’efface au profit de Paul Haiti. Quant aux ILSV, Moehau Colombani laisse sa place à Martial Teroroiria.