Tout faire pour empêcher une « circulation incontrôlée du virus »
Face à l’augmentation de plus en plus rapide du nombre de cas positifs à la covid-19 en Polynésie française, les pouvoirs publics ont décidé d’appliquer un nouveau tour de vis au niveau des gestes barrières. Mais il y va avant tout de la responsabilité collective et individuelle…
« Nous sommes à 310 cas en un peu plus de trois semaines à cause de foyers épidémiques importants, générés au cours des rassemblements festifs caractérisés par des comportements insouciants « du monde d’avant », sans respect des gestes barrières et qui conduisent à une diffusion massive du virus », a observé d’emblée le haut-commissaire de la République, Dominique Sorain, lors d’un point-presse Etat-Pays organisé ce jour.
Mais cette dégradation est constatée dans l’ensemble des territoires de la République ainsi que dans l’hexagone et donc, pas spécifiquement dans nos îles.
Cette situation fait par ailleurs état de sept hospitalisations ainsi que de trois cas détectés sur l’île de Raiatea aux ISLV. Seule éclaircie au tableau: 119 personnes ont guéri et sont donc sorties d’affaire.
Et le représentant de l’Etat de poursuivre: « Les mesures que nous avions prises il y a deux semaines avaient pour but de maîtriser les clusters identifiés et de limiter les chaînes de transmission. Face à l’augmentation du nombre de cas ces derniers jours et dans le but d’empêcher une circulation incontrôlée du virus, nous devons renforcer nos mesures de protection. En conséquence, après consultation des épidémiologistes qui analysent la situation sanitaire sur le territoire, nous avons décidé avec le président du Pays jusqu’au 15 septembre de maintenir la fermeture des boîtes de nuit et discothèques ; de maintenir les règles déjà applicables dans les restaurants et les débits de boisson – sur ce point, les contrôles seront renforcés ; de généraliser dans les prochains jours le port du masque dans l’espace public, en plein air dans les zones urbaines à forte fréquentation. Nous allons pour cela consulter les tavanas et les organisations syndicales pour la mise en œuvre de cette mesure ; d’interdire tous les rassemblements de loisirs, c’est-à-dire les rassemblements informels, de plus de 10 personnes sur les plages, espaces verts et parcs publics et tous sites prévus à cet usage et de maintenir la déclaration préalable à la charge des organisateurs pour tous les autres types de rassemblements de plus de 10 personnes ».
Pourtant, interrogé hier soir au Journal télévisé de Polynésie la 1ère, Didier Bondoux, président du syndicat des médecins libéraux a, pour sa part, émis de sérieux doutes quant à l’intérêt de généraliser le port du masque, notamment dans les espaces de plein air, à commencer par les stades et autres parcs publics.
Enfin, le haut-commissaire va demander à l’ensemble des communes de l’île de Tahiti, après concertation des tavanas, de déclencher leurs plans communaux de sauvegarde (PCS). Ce travail se fera en lien avec le PC crise du Haut-commissariat qui travaille bien-sûr en liaison étroite avec le PC santé.
De son côté, le président Edouard Fritch a annoncé la réception prochaine d’une commande de 2,5 millions de masques afin de faire face à toute aggravation de la situation sanitaire dans les prochaines semaines.