Trente-cinq ans d’autonomie, un Pays façonné à notre image
Retrouvez ci-dessous, dans son intégralité, l’allocution du président de la Polynésie française, Edouard Fritch, pour la célébration du trente-cinquième anniversaire de notre autonomie institutionnelle.
Cette année, nous célébrons les 35 ans de l’Autonomie d’un Pays qui se gouverne librement et démocratiquement. Nous sommes un Peuple de l’océan qui s’est forgé une identité avec nos langues, nos expressions artistiques, nos modes de vie et nos croyances.
En 35 ans, nous avons, ensemble, petit à petit, construit un Pays façonné à notre image. Pays dans lequel l’humain, la culture et l’environnement ont une place importante.
Cette volonté se manifeste au travers du marae de Taputapuatea, de la Biosphère de Fakarava, les Marquises prochainement et les Australes en 2022. Ce sont nos espaces de vie élevés et valorisés dans le sanctuaire de l’histoire, du patrimoine mondial et de la durabilité. C’est notre choix. Et des signes me disent que nous avons sans doute eu raison de ce choix.
Lorsque l’Homme ne respecte pas l’environnement, lorsque l’Homme se détache de l’environnement, lorsque l’Homme agresse l’environnement, celui-ci répond à l’Homme par une épidémie, par la montée des eaux, par des cyclones de plus en plus violents. Des évènements terribles que l’Homme ne maîtrise pas.
Notre choix, c’est de faire en sorte que l’Homme, la culture et l’environnement soient un tout indissociable. Notre Autonomie nous donne la capacité de le faire. Notre Autonomie nous permet d’être pleinement responsables sur ces sujets environnementaux devenus extrêmement sensibles ici et partout sur cette planète.
Alors, soyons fiers du patrimoine que vos anciens que ont légués et que vous laisserez, à votre tour, à vos enfants. Protégeons-le, respectons-le.
Mes chers compatriotes, je veux également vous exprimer solennellement mes remerciements pour votre coopération et votre contribution citoyenne à l’éradication du covid19 dans notre Pays.
Je remercie également à nouveau l’Etat, les maires et les autorités religieuses pour l’union dont ils ont su faire preuve, avec le Pays, pour nous protéger.
L’ensemble du confinement allant jusqu’à la fermeture de nos frontières, nous a permis de sauver des vies. C’est essentiel.
L’arrêt nécessaire de notre Pays durant les mois d’avril et de mai, a en revanche, généré une crise économique parce qu’une grande partie de notre économie est liée au tourisme international qui connaît aujourd’hui une crise mondiale pour les mêmes raisons.
Notre gouvernement continue à se soucier et à mobiliser ses forces pour que nos familles soient épargnées le plus possible d’une crise sociale.
Pour cela, nous devons encourager nos chefs d’entreprise, les grands comme les petits, toutes nos forces vives à reprendre le chemin du travail. C’est difficile et complexe. J’en suis conscient.
Il est un fait que notre économie est aussi devenue interdépendante de la santé économique des autres continents pour la vente de nos perles, de nos poissons et de la venue des touristes.
Mais, sachez que votre gouvernement cherchera toujours à vous protéger, à vous mettre en sécurité face aux menaces qui guettent vos familles, que ce soit du chômage, de la drogue, des violences, du climat ou de la maladie.
Mes chers compatriotes, je crois en vous. Je crois en ce Pays de paix et de tolérance.
Que vive l’Autonomie, que vive la Polynésie française, et que vive la France.