Un an de gouvernement, version Brotherson
Ce vendredi 17 mai 2024, le président de la Polynésie française Moetai Brotherson, en présence de son gouvernement, a dressé le bilan de sa première année de mandat lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à la Présidence.
Pendant près de deux heures, les médias locaux ont principalement passé en revue les sujets de l’Économie, de la Santé, du Tourisme, de la Fiscalité, de l’Éducation, mais aussi des événements en Nouvelle-Calédonie. Ndlr: le communiqué passe naturellement sous silence la colère -contenue- que le chef de l’exécutif local a exprimée publiquement à l’encontre du rédacteur en chef de Tahiti Infos qui s’est vu reprocher d’avoir publié des informations sur un membre de la famille de Moetai Brotherson. Mais face à une corporation qui a fait bloc autour de l’un des leurs injustement mis en cause, tout est rapidement rentré dans l’ordre!
Ceci étant dit, sur le premier thème, le président du pays a déclaré que malgré le passif de « 34 milliards de F CFP» légué par le précédent gouvernement, l’économie n’a pas été autant impactée. L’Institut d’émission d’Outre-mer (IEOM) fait en effet le constat qu’à l’inverse de tous les Outre-mer français, la Polynésie a un taux de fermeture des entreprises moins élevé. Il a souligné que le retrait de la TVA sociale a permis de contenir les effets de l’inflation qui aurait pesé plus lourdement sur le pouvoir d’achat des ménages.
Une taxe sur les produits nocifs
Au chapitre de la Santé, Moetai Brotherson a affirmé que la situation de l’hôpital dénoncée par les chefs de services ne date pas d’aujourd’hui. « Je les comprends et nous avons inscrit au collectif budgétaire des sommes relativement importantes pour essayer d’améliorer les choses et répondre à leurs attentes ». Cédric Mercadal, ministre de la Santé, s’est également voulu rassurant: « On va investir dans des postes au niveau des urgences ». Le pôle santé, l’école d’infirmiers, une réforme du statut de l’hôpital pour programmer des subventions sur plusieurs années, telles sont les actions sur lesquelles travaille le ministre en charge de ce portefeuille. Une loi du pays pour taxer les produits nocifs pour la santé est par ailleurs en préparation et ne se fera pas sans concertation, a souligné le chef de l’exécutif.
En ce qui concerne le volet Tourisme, l’objectif de 600 000 touristes « d’ici 10 ans » reste dans le viseur, a rappelé le président. Petite hôtellerie comme hôtels de luxe ou encore projet d’aéroport des Marquises, le discours ne varie pas, la feuille de route est toute tracée avec un schéma hôtelier qui sera prochainement dévoilé. Des investisseurs privés sont nombreux à se positionner sur ce segment.
Une bourse intermédiaire pour les étudiants
Avant de conclure cette conférence de presse, le président est revenu sur les événements en Nouvelle-Calédonie. S’il a annoncé ne pas craindre un exode de la population vers la Polynésie, il a exclu l’effet de contagion que cela pourrait avoir: « On n’est pas du tout dans le même contexte » a-t-il précisé. Il a en revanche affirmé apporter son soutien, s’associer aux opérations d’assistance et de reconstruction si la Nouvelle-Calédonie en faisait la demande, et a dit avoir lancé un recensement des Polynésiens restés bloqués sur place.
Moetai Brotherson a enfin annoncé une évolution dans le système de bourses pour les étudiants polynésiens de l’université avec la mise en place d’une bourse intermédiaire de 30 000 F CFP par mois. Destinée aux revenus supérieurs à deux SMIC par mois, cette bourse est cumulable avec un prêt bonifié. Une décision qui prouve que le pays « investit sur sa jeunesse ».
Un remaniement des portefeuilles de son gouvernement est annoncé pour 3 juin.
A partir du communiqué