21 novembre 2024

Une TVA à 16% sur les produits sucrés et salés ?

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C’est la piste actuellement explorée par le nouveau ministre des Finances et de l’Economie, Warren Dexter, pour tenter de vaincre l’obésité. Un « matraquage » (salutaire) qui devrait être mis en oeuvre au 1er janvier 2025.

Aux grands maux, les grands remèdes! Toujours les mêmes…Ou presque! Car cette fois-ci, le gouvernement Brotherson promet un peu d’innover. Mais aussi et surtout, de frapper fort contre ce fléau mondial qui touche tous les âges et en particulier les 15-25 ans comme vient de le démontrer un récent rapport de la Chambre territoriale des comptes (CTC).

Alors oui, depuis plus d’un quart de siècle, on a tout essayé: la promotion, la sensibilisation ou encore la dissuasion au travers une fiscalité comportementale visant à sanctionner, financièrement parlant, celles et ceux qui persistent à mal se nourrir. Loin d’être un échec, les politiques menées jusqu’ici tardent à produire des résultats mais il y a quand même du mieux… reconnaissent les spécialistes.

Quoiqu’il en soit, l’actuelle majorité entend en remettre une couche en déployant les gros moyens! En théorie, du moins.

La solution privilégiée par le ministère de la Santé: faire davantage de terrain, aller à la rencontre des familles, dans les quartiers. C’est ainsi qu’au début de l’année 2025, une « armée de volontaires » baptisée « Tahua Mito » va se mettre en marche sous la direction du Fare Tama Hau. D’abord, 80 personnes, puis 180 en fin d’année et même 200 courant 2026, a t-il annoncé aux représentants élus. Ils devraient être recrutés sur le principe du Service civique, donc bien rémunérés, après un redéploiement des crédits du Fonds de prévention sanitaire de social. Coût de l’opération: 200 millions de Fcfp par an. De quelle formation disposeront-ils ? Quelle garantie aurons-nous que le message transmis sera le bon ? C’est une autre affaire.

Mais ce n’est pas la seule arme que le gouvernement entend user pour éradiquer le mal qui empoissonne les Polynésiens jusque dans leur chaire! Alors qu’une taxe de consommation pour la prévention (TCP) frappe déjà un grand nombre de produits sucrés, pour un rendement d’environ 1 milliard 800 millions de Fcfp, deux pistes sont actuellement explorées: amender l’actuelle TCP en élargissant la liste des produits nuisibles pour la santé ou bien, comme le soutient le ministre Dexter, passer le taux de TVA de 5 à 16% sur un certain nombre d’articles non seulement trop sucrés, mais également trop gras ou trop salés. Bref, la totale ! Mais de quels articles parle t-on au juste: les boissons type soda ? Les bonbons et autres chocolats ? Ou bien, le punu pua toro, la mayonnaise…sans oublier la bière dont les Polynésiens raffolent le week-end etc ?

Cette liste est loin d’être établie. Concertation oblige, elle devra être élaborée de concert avec les industriels et grands groupes qui commercialisent la « mal’bouffe ». Les enseignes de restauration rapide n’ont plus qu’à bien se tenir! Quant à la Brasserie de Tahiti, réputée généralement pour ne pas se laisser faire, elle devra rentrer dans le rang si tant est que le gouvernement Brotherson dispose des bons arguments…

Lors des échanges à Tarahoi, plus d’une heure durant, chacun y est allé de son petit conseil. A l’instar de Steve Chailloux qui souhaiterait voir nos gouvernants aller jusqu’au bout de leur logique en interdisant carrément la fabrication de casse-croûte hachis frites ou chow-mein à proximité des établissement scolaires. Le ministre de la Santé exhorte pour sa part les magasins à revoir leur politique d’affichage qui généralement fait la part belle aux produits sucrés-salés. Quant à Oscar Temaru, il jure par tous les dieux qu’il y a une bouteille de coca dans tous les foyers alors que lui préfère la citronnade, made in Faa’a, au gingembre.

Mais le seul vrai défi qui vaille la peine dans la lutte contre l’obésité, c’est encore et toujours la cherté des prix! Tant qu’un carton de poulet sera moins cher qu’un kilo de tomates ou de concombres, ce pays continuera de marcher sur la tête, incapable  d’assurer à terme la prise en charge des longues maladies consécutives au diabète, à l’hypertension artérielle ou l’insuffisance rénale.

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