Vers un état des lieux de la richesse potentielle de Tahiti et ses îles…

Le président de l’assemblée de la PF, Antony Géros, ne sait vraiment plus comment « embêter » l’Etat…si ce n’est en proposant la création d’une nouvelle commission d’enquête « chargée de recueillir tous les éléments d’information relatifs aux enjeux géostratégiques, environnementaux, économiques et financiers de la Polynésie française et de sa zone économique exclusive ».
Le sujet sera porté demain, mardi 29 avril à 14h, à l’examen des membres de la commission des Institutions. Le rapporteur de la dite proposition de délibération n’est autre que « l’homme à tout faire » du groupe Tavini huiraatira, l’inusable Tevaipaea Hoiore alors que le concepteur du texte – ce n’est une secret pour personne ! – est l’actuel locataire du perchoir qui, apparemment, préfère sa position dominante pour encadrer les débats, le jour venu en séance plénière.
Nouvelle approche, autre méthode dans les relations avec l’Etat, on le sait, le numéro 2 du parti indépendantiste défend une ligne bien plus dure que celle adoptée par le président du Pays, Moetai Brotherson. L’un qui cogne, l’autre qui caresse, partage des rôles oblige!
Accroché à la réinscription de la Polynésie sur la liste des pays à décoloniser, Antony Géros déploie par conséquent une énergie sans borne pour amener l’Etat à la table des discussions. La dernière initiative en date étant cette commission d’enquête dont lui et Oscar Temaru seront les chefs d’orchestre. La dite commission d’enquête s’appuiera sur une expertise pluridisciplinaire ainsi que les services d’un cabinet d’audit et de conseil financier indépendant, peut-on lire à l’article 3 du texte.
A en croire le rapport, il s’agit ici de « mener une réflexion approfondie sur la place stratégique qu’occupe notre collectivité dans son environnement et mondial ». En d’autres termes, qu’est-ce pèse notre « petite » collectivité insulaire au beau milieu du Pacifique ? Mais dans un droit de réponse adressé à Tahiti-Infos, le président de l’APF ne cache pas son agacement à l’égard de la puissance administrante: “Chaque année, l’État français présente, avec insistance, un relevé des dépenses consenties pour la Polynésie française, sans jamais établir en regard le compte exact des ressources, avantages géostratégiques ou gains économiques et financiers qu’il tire de notre territoire”.
A ses yeux, en effet, « nos ressources terrestres, aériennes, marines et sub-marines (…) méritent une évaluation la plus détaillée, objective et transparente possible ». Raison pour laquelle il est indispensable que l’institution se dote d’un « outil d’analyse et de contrôle parlementaire lui permettant d’approfondir ces questions essentielles et émergentes ». Quant à savoir si cet état des lieux sera aussi « actualisé, indépendant et documenté » que le revendique M. Géros, nous verrons bien à l’usage. Mais pour l’heure, nous ne pouvons qu’émettre les doutes les plus sérieux sur la capacité de l’institution à engager de tels travaux.
La dite commission d’enquête disposera alors, au plus tard, d’un délai de six mois pour rendre son rapport. Le budget prévisionnel maximum alloué est de 25 millions de Fcfp.